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Bienvenue chez les recruteurs du dimanche

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Notre reportage débute sur un terrain banal des Hauts-de-Seine. Mais il aurait pu commencer sur n’importe quel terrain d’Ile-de-France. Il est 10h du mat’ et plusieurs jeunes footballeurs ont chaussé leurs crampons. Certains se connaissent car ils évoluent dans les mêmes clubs ou au même niveau. D’autres se croisent pour la première fois. Ils ont entre 14 et 17 ans et vont passer la journée à faire des oppositions entre eux devant leurs parents pour certains mais surtout sous les yeux d’observateurs présentés comme des recruteurs, des intermédiaires voire des agents. Avec leurs petits cahiers à spirales pour les plus scolaires ou avec une caméra sur pied pour les plus organisés, ils sont presque aussi nombreux que les jeunes footballeurs qui attendent patiemment d’en découdre. Bienvenue chez les « recruteurs du dimanche. »

Deux hommes dans le rond central rassemblent les troupes. Ils sont les organisateurs de l’événement. Ils possèdent chacun des chemises avec les profils des joueurs. Ils sont une petite trentaine alors que quarante joueurs étaient attendus.

Ça arrive souvent. C’est dommage car nous essayons d’être organisés et professionnels. Nous avons les coordonnées de tous les joueurs présents et nous faisons signer des décharges aux parents. Un jeune absent donne un signe sur son sérieux. Difficile de l’imaginer dans une structure professionnelle s’il se fait porter pâle pour un essai.

Rabatteur ou charognard ?

Bientôt âgé de 30 ans, Boukary est l’un des organisateurs de cette petite session matinale. Au milieu des jeunes, il se sent à l’aise. Il a toujours baigné dans le football et il se sent utile.

Je suis un ancien footballeur. J’ai joué au niveau national en jeunes mais je n’ai jamais eu la chance de percer. J’ai toujours été dans le milieu du football. D’abord en tant que joueur et désormais en tant que grand frère. Mon petit frère est entré en centre de formation. Tout se passe pour le mieux. J’ai pu rencontrer des recruteurs et des agents quand il a commencé à faire parler de lui. C’est grâce à lui que j’ai pu me créer un petit réseau. Des agents qui ont « la carte » me font confiance. Ils savent que je suis motivé et sérieux. Ces sessions c’est l’occasion pour eux de faire un premier écrémage. Avec le nombre de joueurs qu’ils représentent, c’est difficile pour eux de se déplacer tous les week-ends sur les terrains parisiens.

En clair, Boukary est ce qu’on appelle un parfois un « agent de jeunes » ou plus simplement un « conseiller ». Pas assez reconnu pour accompagner des joueurs professionnels, pas assez expérimenté pour faire signer seul des jeunes en centre de formation, il a en revanche une motivation à toute épreuve. Il agit comme un rabatteur pour des agents officiels. Ou comme petite main, au choix.

Je trouve le terme réducteur, presque caricatural. J’assume mon rôle de rabatteur mais je ne suis pas un charognard. L’objectif est que tout le monde soit gagnant.

Ces « recruteurs du dimanche » se comptent par centaines autour des terrains français. Si on croise beaucoup de recruteurs (re)connus lors des matchs de U17 ou U19 Nationaux, le profil des observateurs sur les catégories et niveaux inférieurs est beaucoup plus hétéroclite. On peut trouver des éducateurs qui ont quelques entrées dans des centres de formation ou de simples passionnés avec un petit carnet d’adresse. Ils sont souvent bien intégrés professionnellement et n’ont aucune autre ambition dans le football qu’être des yeux pour des clubs professionnels. Une activité prenante, pas lucrative, mais extrêmement gratifiante quand le joueur signalé à la chance d’intégrer un centre de formation voire effectuer ses débuts professionnels.

Et puis, il existe une troisième catégorie d’observateurs. Contrairement aux autres, ils ne sont pas désintéressés. Travailler avec de jeunes footballeurs est vu comme la possibilité d’intégrer le monde du football professionnel. Un monde où l’argent est roi. Et ces conseillers savent que le secteur est hyper concurrentiel ! Du coup, il faut parfois ruser pour « faire » un joueur.

Pour repérer un joueur nous utilisons essentiellement trois moyens : se rendre sur les terrains tous les week-ends pour observer des matchs, utiliser le bouche à oreille et depuis quelques années suivre les réseaux sociaux. Grâce à eux, on peut à la fois repérer et contacter les joueurs. Ça facilite la tâche, mais rien ne vaut le terrain pour connaître la valeur d’un joueur. C’est pourquoi ces grandes sessions de recrutement se multiplient !

Pour attirer un jeune footballeur, tous les moyens sont bons. Ces conseillers n’hésitent pas à diffuser des photos d’eux en compagnie de footballeurs professionnels ou de journalistes connus. L’objectif de ces conseilleurs est bien évidemment de montrer aux joueurs qu’ils possèdent un réseau important et qu’ils vont pouvoir rapidement côtoyer le monde professionnel. Ces « recruteurs du dimanche » sont très présents sur les réseaux sociaux. Une fois en compagnie d’un footballeur qui a réussi, une autre fois en photo devant le centre d’entraînement d’un grand club anglais ou parfois même au milieu de boites renfermant des dizaines de paires de chaussures de foot de grandes marques. Il est également très important d’avoir des journalistes dans son répertoire. Pas trop à la recherche du scoop pour ne pas médiatiser le joueur et se le faire « piquer » par un autre agent. Mais assez connu pour faire passer des messages dans les médias quand il faudra négocier un salaire ou un transfert.

S’ils n’ont souvent pas de liens étroits avec des clubs ou des joueurs professionnels, ces observateurs savent se vendre auprès des jeunes footballeurs mais également des recruteurs de clubs. Ces derniers ne sont pas omniscients et n’ont pas de don d’ubiquité. Pour boucler le recrutement d’une génération de futurs pensionnaires, ils doivent parfois faire confiance à ces recruteurs du dimanche, omniprésents sur tous les terrains français. Si le test est concluant, la relation de confiance entre un recruteur officiel et un recruteur du dimanche pourra déboucher sur une nouvelle collaboration.

Recruté l’an dernier par un club professionnel, un jeune pensionnaire de centre de formation témoigne.

Je n’avais quasiment pas de contact avec des recruteurs de centres de formation alors que je voyais mes coéquipiers régulièrement observés par des clubs professionnels. Un type s’est pointé pour me dire qu’il souhaitait travailler avec moi et qu’il pouvait m’amener faire des essais. Mes parents étaient un peu sceptiques, mais il m’a mis en relation avec des jeunes qu’il avait fait rentrer en centre de formation. Et comme les frais pour le transport et l’hébergement étaient pris en charge, on a décidé d’accepter son aide. Je ne sais pas si c’est lui qui a avancé les frais ou le club, mais je n’ai rien payé. Et j’ai signé un contrat.

L’argent comme objectif

Si Boukary et son acolyte refusent d’être assimilés à des négriers, ils assument totalement l’attrait financier de cette activité. Les sommes qui circulent dans le football sont très importantes, et ils considèrent qu’une part du gâteau doit leur revenir.

Nous assumons le fait d’être les petites mains d’agents plus puissants que nous. En attendant de jouer dans la cour des grands, nous estimons que nous contribuons à l’enrichissement des clubs, des joueurs et des agents. Tout travail mérite salaire.

Le mode de rémunération est assez simple. Boukary et son acolyte se considèrent comme des apporteurs d’affaire(s). Les agents avec lesquels ils travaillent peuvent leur donner un petit billet à l’occasion d’un recrutement. Parfois, leurs frais sont également pris en charge par les structures des agents. Ils n’ont pas vraiment de statuts, car ils ne sont pas salariés de ces sociétés. Parfois ce sont des recruteurs de clubs pros qui mettent la main à la poche.

On ne va pas se mentir, l’argent circule souvent de la main à la main. Pour des sommes relativement modestes. Il faut arrêter de fantasmer sur le fric qu’on se ferait sur le dos des jeunes. Un jeune qui part en centre de formation ne va pas gagner des millions. Il gagne quoi ? 1 000 ou 2 000 euros par mois. Son agent officiel ne gagne rien sur ce salaire. Alors nous, vous imaginez bien qu’on ne touche pas un euro. On ne se fait pas du bénéfice sur leur dos.

Si les salaires des footballeurs professionnels peuvent faire fantasmer le commun des mortels, il faut tout de même pondérer les gains des agents sur leurs rémunérations. Il faut tout d’abord savoir que si la plupart des footballeurs en centre de formation sont conseillés par des agents, ces derniers, quand ils sont missionnés par des mineurs ne peuvent pas être rémunérés. Autrement dit, la poule aux oeufs d’or reste un petit poussin avant de percevoir son premier « vrai » salaire de footballeur professionnel. Sachant que la commission d’un agent ne peut pas excéder 10% de la rémunération du footballeur, il apparaît évident qu’il ne reste que des miettes aux conseillers de jeunes s’ils doivent être défrayés sur cette base.

Pourtant, l’argent est au cœur des discussions. Un éducateur du club qui prête ses installations pour l’occasion n’y va pas de main morte avec ceux qu’ils considèrent comme des charlatans.

Il ne faut pas raconter n’importe quoi. Nous savons tous que ces pseudo-agents ne marchent qu’à l’argent. Ils viennent régulièrement au bord des terrains pour démarcher des joueurs. Il y a quelques années, c’était uniquement lors des matchs qu’ils débarquaient. Désormais, ils viennent aux entraînements pour se montrer. Certains n’hésitent pas à se rapprocher des éducateurs pour avoir des informations sur leurs joueurs. En échange, on leur promet des merveilles. Certains reçoivent un petit billet. D’autres ont la promesse d’avoir un petit quelque chose en cas de signature de contrat professionnel.

Car c’est bien l’objectif poursuivi par ces « agents de jeunes ». En entrant dans le cercle proche de ces footballeurs en quête de réussite, ils misent sur une reconnaissance financière à plus long terme. Il existe de nombreux cas de « grands frères » qui ont accompagné des joueurs depuis leur plus jeune âge quand les recruteurs n’étaient pas encore trop présents. Ils ont su s’imposer comme des personnes incontournables. Les jeunes et les familles se sentent parfois redevables.

Le problème pour eux est qu’il est difficile pour eux d’accompagner des jeunes joueurs quand ils intègrent le monde professionnel. Ils ne possèdent pas toujours les codes de ce microcosme si particulier qu’il est difficile de pénétrer. Les clubs ont également tendance à vouloir écarter ces conseillers pour privilégier des agents connus.

Des pratiques parfois illégales !

Les activités des apprentis agents étant très peu encadrés, les dérives peuvent arriver très rapidement. Au cours de nos rencontres, plusieurs jeunes footballeurs ont souhaité témoigner d’arnaques subies. Elles sont nombreuses et ne reflètent pas forcément les activités de toute la corporation des recruteurs du dimanche. Comme dirait l’autre, il y a les bons et les mauvais chasseurs.

J’ai été contacté directement par Facebook par un prétendu agent. Il m’a envoyé un message privé après être tombé sur la page d’un Five sur laquelle un ami disait que j’avais « tout cassé. » Il m’a rapidement demandé en ami. Il se mettait en scène sur son profil. A l’aéroport avec un joueur, au centre d’entraînement d’un grand club avec un autre.

Afin d’attirer un éventuel gros poisson, ils n’hésitent pas à draguer des footballeurs sur les réseaux sociaux. Facebook ou Twitter en priorité. Le « repérage » est parfois uniquement lié à un commentaire d’un ami ou à la publication d’un Vine. Ce mode de recrutement peut apparaître comme artisanal et plutôt rudimentaire, mais il rencontre un réel succès. Les jeunes se précipitent à ces journées de détection qui apparaissent souvent comme des dernières chances. Le territoire francilien est considéré comme la « Mecque du recrutement » et il est particulièrement bien maillé. Difficile pour un gros poisson de passer à travers les mailles des filets des recruteurs de région parisienne. Les joueurs qui participent à ces essais sont souvent considérés comme des « troisièmes choix. »

Je ne suis pas débile. Je me doute que ces mecs ne doivent pas avoir un réseau énorme. Mais je galère depuis tellement de temps pour trouver un essai, que je suis prêt à passer par ces sessions.

Certains utilisent cette volonté farouche de certains jeunes pour mettre en œuvre des pratiques qui flirtent avec la moralité voire la légalité. Il faut dire que la tentation est grande. Des centaines voire des milliers de jeunes rêvent de « percer dans le football. » Et plus ils avancent en âge et devraient détecter les pratiques douteuses, plus ils tombent dans le panneau tellement leur réussite de footballeur semble se dérober sous leurs pieds. Ils sont prêts à tout : payer pour un montage video, payer pour un essai …

Je me suis fait arnaquer de 600 euros. On m’a fait avancer cet argent pour faire un essai à l’étranger. J’ai bien pu me déplacer, mais finalement, quand nous sommes arrivés en Angleterre, nous avons bien compris que nous n’étions pas attendus. Nous avons effectué un essai sur un terrain synthétique avec deux personnes présentés comme des recruteurs. Rien d’officiel. Bien évidemment, ça n’a débouché sur rien. Ni pour moi, ni pour les autres convoqués. Par contre, on a eu le droit à la photo devant le centre d’entraînement du club …

Certains n’ont même jamais mis les pieds en Angleterre malgré des sollicitations de grands clubs anglais. Plus c’est gros et plus ça passe ! Plusieurs jeunes sont tombés dans le panneau en recevant des pseudo-convocations pour des essais avec des clubs étrangers.

Il s’agit bien évidemment de faux grossiers. En regardant ces documents et en faisant une petite recherche, on peut même s’apercevoir que les numéros de téléphone de téléphone et de fax figurant au bas de la lettre pour la convocation du club d’Everton correspondent en fait aux coordonnées de Tottenham. De quoi se retrouver un peu bête au moment d’embarquer.

Appâtés par le succès, ils sont nombreux à avoir avancé des frais sans jamais revoir leur argent. Les plus chanceux ont parfois fait des essais alors que d’autres ont perdu la trace de ces pseudos conseillers et vrais escrocs. Plusieurs joueurs nous ont raconté, avec honte, qu’ils avaient parfois laissé des petites fortunes a des pseudo-conseillers, rencontrés sur internet ou autour de certains terrains d’Ile-de-France. Une grande majorité de ces jeunes exprime un fort sentiment de culpabilité.

Quand on est victime d’une arnaque de ce genre on a vraiment honte. Un peu comme les provinciaux qui montent à Paris et se font plumer dans des bars à putes. Donner des centaines d’euros à un inconnu pour un essai, c’est vraiment être le dernier des pigeons. Mais on veut tellement percer qu’on ne voit même pas le piège.

Durant notre enquête, nous avons essentiellement eu des témoignages de jeunes adolescents, parfois livrés à eux-mêmes et sans le discernement nécessaire pour prendre conscience du mauvais tour que des personnes peu scrupuleuses essayaient de leur jouer.

Heureusement, des parents veillent encore sur leur progéniture, quitte à casser les rêves les plus fous de leurs enfants !

Mon fils a été contacté il y a plusieurs semaines par des personnes se présentant comme des recruteurs. Quand j’ai demandé « ils travaillent pour quel club ?« , il n’a pas su me répondre. J’ai donc souhaité l’accompagner pour voir à quoi ressemblent ces rassemblements. Ça ne me plaît pas du tout, j’ai l’impression d’être à Rungis. On dirait un casting de La Nouvelle Star. J’ai dis à mon fils qu’on allait rentrer. S’il doit se faire repérer ce sera avec son club. Et sinon, c’est pas la fin du monde !

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Franck Kessié : l’Europe à ses pieds

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Révélation de la première partie de championnat, Franck Kessié effectue une saison des plus remarquées. Sur la short list d’une bonne douzaine de clubs du Vieux Continent tous plus huppés et prestigieux les uns que les autres, la pépite Ivoirienne déjà comparée à son illustre compatriote Yaya Touré enflamme le petit monde du football européen. Retenu par son club de l’Atalanta Bergame malgré de nombreuses et importantes sollicitations hivernales, Kessié semble en route vers une ascension irrésistible initiée il y a à peine un peu plus de deux ans en Côte d’Ivoire.

Aller simple pour la gloire

Pur produit du Stella Club d’Adjamé à Abidjan, il se fait remarquer en 2013 par sa participation aux tournois internationaux U17 de la Coupe du Monde et de la Coupe d’Afrique des Nations avec l’équipe ivoirienne. Éliminée en quart de finale du Mondial par l’Argentine de Mammana et Driussi (2-1), la Côte d’Ivoire du capitaine Kessié remporte le trophée continental africain au bout du suspens lors d’une séance de tirs buts face aux Super Eagles du Nigéria.

Attiré par le jeune garçon et flairant le bon coup, Bergame obtient dans un premier temps un prêt de la part du club ivoirien. Kessié est testé avec la Primavera mais au bout de six mois, les dirigeants bergamasques décident de l’enrôler définitivement. Afin de lui permettre de s’adapter plus rapidement au football italien, ils l’envoient se roder en Serie B à Cesena.

Défenseur central à l’aise balle au pied, capable de distribuer le jeu et possédant beaucoup de sang froid lors des phases de possession, Kessié est repositionné au poste de milieu de terrain devant la défense par Massimo Drago, entraîneur réputé en Italie pour son travail avec les jeunes.

Coaching payant. Le nouveau positionnement est une véritable réussite. Kessié produit une saison pleine avec 37 matches au compteur, 4 buts et 2 assists.

De retour à l’Atalanta avec cette excellente expérience à l’étage inférieur dans les bagages, il tape dans l’œil de son nouveau coach : Giampero Gasperini.

C’est un garçon qui, l’année dernière en Serie B, a eu une saison importante. Cette année, quand il s’est joint à nous, nous avons immédiatement vu qu’il avait de la qualité.

Placé dans l’entrejeu, Kessié saisit sa chance pleinement. Malgré son inexpérience à ce niveau, il rayonne dans ce rôle de milieu de terrain au coeur du jeu collant parfaitement à ses caractéristiques physiques et techniques. Le résultat est détonnant. Auteur d’un doublé lors de la première journée de championnat face à la Lazio (3-4), il enchaîne avec deux autres buts consécutifs contre la Samp (1-2) et le Toro (2-1).

Avec déjà 6 buts et 2 assists en 18 matches, il est l’un des maillons forts du bon championnat de la « Dea » avec ses compères Mattia Caldara, Alejandro Gomez ou encore Andrea Pettagna.

Révélation de la Serie A, à l’instar de son équipe qui réalise un excellent parcours, Kessié est l’homme à suivre en priorité lors de la phase retour du championnat.

Beaucoup de points forts

Joueur polyvalent, possédant des qualités multiples et une capacité d’adaptation au dessus de la moyenne, il peut ainsi aussi bien briller en défense centrale grâce à un marquage irréprochable et une réelle habilité dans la relance qu’en n°6 grâce à un excellent sens du positionnement et une capacité d’anticipation de haut niveau.

Mais le poste où ses qualités d’endurance, de vitesse, de technique et de puissance sautent le plus aux yeux c’est celui de milieu relayeur « Box to Box ».

Il exprime ainsi au mieux ses qualités dans les 30 derniers mètres du terrain. Son activité incessante et ses mouvements perpétuels autour de la surface lui permettent de se retrouver impliqué dans de nombreuses actions offensives de son équipe que ce soit par des passes en profondeur millimétrées ou par sa finition redoutable.

Conscient de son potentiel, il déclare :

La seule chose qui m’intéresse en ce moment est d’apprendre autant que possible de Gasperini. Je dois m’améliorer tactiquement. Je suis venu en Italie pour cette raison, je pense que c’est la meilleure ligue au monde d’un point de vue tactique. Ici, un jeune homme apprend plus sur le jeu, surtout sur le plan défensif.

Et encore quelques faiblesses

Quand on a 20 ans, que l’attention des médias se fait de plus en plus pressante, il est normal que cela chamboule le quotidien. Franck Kessié n’échappe pas à la règle. Suite à son excellent début de saison, le jeune homme est surmédiatisé.

De quoi se prendre pour LA star comme en ce début septembre 2016, l’Atalanta reçoit le Torino. Le match est serré : 1-1 à l’entame du dernier quart d’heure. A la 81 ème minute, l’arbitre Maurizio Mariani désigne le point de pénalty suite à une faute de De Silvestri dans la boite. Kessié se précipite sur Paloschi, lui prend le ballon des mains, tire le coup de pied de réparation, le transforme et offre la victoire aux siens 2-1.

Mais le « Gasp » n’est pas totalement ravi de cette victoire. Un détail le chiffonne, il déclare :

Il n’aurait pas dû le prendre. Il y a une liste désignée et les tireurs sont Paloschi ou Alejandro Gomez. Si Franck veut devenir un grand joueur, il doit grandir aussi à cet égard.

Ou de quoi faire péter les plombs comme fin septembre 2016, lorsque le jeune milieu de terrain reçoit un carton rouge mérité pour une très grosse faute, un tacle assassin à retardement lors de la rencontre opposant son équipe à Crotone. Une expulsion sans conséquence pour l’Atalanta déjà largement en tête mais un avertissement sans frais suite à cette soudaine surexposition médiatique.

International à 17 ans

Lancé dans le grand bain en 2014 à l’occasion de la campagne de qualification pour la CAN 2015 par le technicien français, et grand spécialiste du continent africain, Hervé Renard, Franck n’est pas retenu dans le groupe pour disputer la compétition. Sûrement une déception puisque la Côte d’Ivoire est sacrée pour la seconde fois de son histoire. Une première depuis 23 ans.

Totalisant déjà 15 capes avec les Éléphants, il vient de participer à sa première compétition internationale majeure lors de la CAN 2017. Malheureusement, les Ivoiriens ne parviennent pas à s’extirper de leur groupe. Ils échouent dès la phase de poules de la compétition.

Promis à un brillant avenir, joueur au talent « brut » avec une grosse marge de progression, Kessié est à l’aube d’une grande carrière. Cet été, il évoluera certainement loin de Bergame et de la Lombardie. Néanmoins si Franck veut continuer ses progrès, il lui faudra gommer ses (petits) défauts de jeunesse. Cela passe par une plus grande maîtrise de lui, par une meilleure écoute des consignes du coach. Pour atteindre les sommets, il doit tendre vers l’exigence du haut niveau. Il en a vraiment les qualités. 

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Interview d’Antonio Salamanca, recruteur pour Villarreal

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Scout. Cette profession est méconnue du grand public et pourtant de nombreux recruteurs sillonnent le monde à la recherche de nouveaux talents. Beaucoup rêvent d’exercer cette profession sans vraiment connaitre son quotidien. Antonio Salamanca, scout pour Villarreal, passé par Liverpool ou encore Tottenham, a accepté de nous livrer son ressenti sur son métier.

Tout d’abord, comment êtes-vous arrivé à travailler dans le recrutement ?

En discutant avec plusieurs coachs et directeurs sportifs, ceux-ci m’avaient dit à plusieurs reprises lorsqu’on regardait des matchs ensemble que j’avais un bon œil et qu’il serait bon pour moi de songer un jour de mettre cette « vision » au profit d’un club.

Pouvez-vous définir votre rôle de scout ?

Mon rôle se définit plutôt facilement : chercher les futurs cibles potentiels du club sur du court ou du long terme. Je cherche des joueurs susceptibles de renforcer le club soit une équivalence en termes de niveau. J’ai constamment une liste de joueur puisqu’il faut être capable donner des solutions à tout moment à mon président. Les situations contractuelles des joueurs sont évidemment à prendre en compte. Par exemple, si le club n’a pas un besoin urgent à un poste précis mais que la situation contractuelle d’un joueur ciblé est plus propice à un transfert au prochain mercato, le club va préférer l’engager à ce moment là.

On dit souvent que la part de l’instinct chez un recruteur est importante. Qu’en pensez-vous ?

C’est un ensemble de critères, d’éléments, de situations… Mais il est vrai que l’instinct joue un rôle important. On sent souvent les coups.

Pour faire entrer un jeune au centre de formation, sur quels éléments vous vous appuyez ?

Il y a les qualités sportives et extra-sportives. Sportivement, si le joueur est intéressant mais qu’on a déjà un ou plusieurs éléments semblables et de niveaux identiques, on ne le fera pas venir puisque ce serait bloquer la progression d’un d’entre eux. Pour ce qui est de l’école, nous prenons en compte le cursus scolaire ainsi que l’attitude du joueur. Son entourage est également pris en compte.

Comment observez-vous un joueur? Sur quelles durées ?

J’observe un joueur dans toutes les situations envisageables : domicile ou extérieur, ambiance hostile ou tranquille, adversaire costaud ou plutôt faible… Par exemple, si je vais observer un joueur à Marseille ou au Havre (avec tout le respect que j’ai pour Le Havre), le jeu du joueur ne sera peut-être pas le même.
Je n’ai pas de durée précise d’observation. C’est une question de feeling.

Est-ce qu’il vous est arrivé de vous tromper totalement sur un joueur ?

Totalement, totalement non mais oui je me suis déjà trompé et je me tromperai vraisemblablement encore dans l’avenir car il n’y a pas de risque 0. Un joueur de foot est avant tout un homme et il évolue en tant que personne, ce qui peut entrainer un changement sur son rendement.

Selon vous, est-ce qu’il y a une qualité indispensable pour accéder au haut niveau ?

Je pense qu’il en faut plusieurs mais être réceptif c’est vraiment très important.

Une fois que vous souhaitez attirer un joueur, quelle est pour vous la stratégie d’approche la plus adéquate ? (séduction avec la famille, la notion d’argent et de prime à la signature chez les jeunes…)

Il n’y a pas de stratégie spécifique et chaque cas de figure est différent. Chacun utilise ses « armes » afin de parvenir au but. Je ne peux dévoiler certaines de ces facettes…mais l’aspect financier ne doit pas être l’élément qui fait pencher la balance. Il vaut mieux gagner moins, jouer et poursuivre un plan de carrière plutôt que de prendre un gros chèque et rester à regarder les copains du banc ou des tribunes.

Vous avez à votre actif le recrutement de Franck Ribery ou encore Luis Suarez, avez-vous vu instantanément le talent de ces deux ?

Concernant Luis Suarez, notre attaquant de l’époque venait partir de Liverpool. (ndlr : Fernando Torres, parti a Chelsea). Il nous fallait impérativement le remplacer. La cellule de recrutement m’a demandé conseil. J’ai immédiatement approuvé !
Pour Franck, il jouait à l’époque à Boulogne sur Mer qui venait de descendre en CFA. Je ne savais pas de quoi était fait son avenir : continuer à Boulogne, partir ou même arrêter totalement le football. Je l’ai fortement recommandé au club dans lequel je travaillais en tant que directeur sportif, à savoir Ales. Je leur ai dit « il faut avoir ce joueur là ». La première saison en National, on a directement vu qu’il avait quelque chose en plus que les autres, il avait de grandes qualités.

Quelles sont les différences que vous avez pu observer entre la formation anglaise et espagnole ? Les profils recherchés sont les mêmes ?

Non les profils recherchés ne sont pas les mêmes. En Espagne, on verra plus des profils techniques, des petits gabarits qui jouent à merveille dans des espaces réduits.
En Angleterre ça sera un football plus « viril » et plus intense. La technique n’est pas exempte mais elle l’est à un degré moindre qu’en Espagne.

Certains clubs sont réticents à avoir une vraie cellule de recrutement à l’instar des clubs étrangers. Selon vous, pourquoi ?

Parce que dans certains clubs on aime bien être l’homme à tout faire, on aime être président, coach, directeur sportif… Donc en ayant une cellule de recrutement on n’aura plus la main mise sur tout. Chacun doit être à sa place il n’y a que comme cela que ça peut fonctionner. Un président voit très peu de matchs en direct dans l’année. Comment peut-il avoir un avis précis sur un joueur évoluant dans un autre championnat? Seul un recruteur voire directeur sportif peut avoir un jugement correct car eux l’auront vu jouer en direct plusieurs fois.

Ancien agent, pourquoi avoir délaissé ce statut pour vous réorienter dans le recrutement ?

Pour être honnête, j’en avais ras le bol des joueurs qui devenaient ingérables. Spécifiquement les jeunes joueurs. Maintenant, la famille, les amis, les agents viennent se greffer autour…
En France, on a un réel problème d’éducation. Puis, j’ai été sollicité au moment où j’entrais dans cette phase de réflexion. J’ai donc tout stoppé pour me réorienter dans le recrutement. Il s’est avéré que ce domaine là me correspondait mieux, je suis plus dans mon élément. J’en suis très heureux.

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Statistiques – Les joueurs les plus expérimentés en D1 (Générations 1996 à 1999)

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L’observatoire du football CIES, réputé pour ses analyses statistiques, publie dans sa lettre hebdomadaire du jour (CIES Football Observatory, n°176, 13 février 2017) une enquête sur le temps de jeu des « futurs cracks du football ».

Cette étude présente les 20 joueurs avec le plus grand « capital experience » des générations 1996, 1997, 1998 et 1999. Elle porte sur 31 championnats de D1 de pays membres de l’UEFA.

L’objectif de cette étude statistique est de faire ressortir l’expérience de ces jeunes footballeurs en se basant sur leur nombre de matchs joués, le niveau de performance des championnats dans lesquels ils évoluent ainsi que celui de leur club d’appartenance.

Voici la méthodologie exacte précisée par le CIES dans son rapport mensuel de l’Observatoire du football CIES n°14 – Avril 2016.

Pour calculer le capital expérience, nous attribuons à un match disputé une valeur qui dépend des résultats obtenus par le club d’emploi et du niveau du championnat. Ce dernier est lui-même défini en tenant compte de la division (niveau de compétition à l’échelle nationale) et des performances réalisées par les représentants du pays dans les compétitions européennes*. Cette méthode de pondération permet ainsi de comparer l’expérience accumulée par les joueurs même si les matchs ont été disputés dans des équipes et des championnats différents.

Génération 1996

Pour la génération 1996, le joueur de Ligue 1 qui possède le plus de points de « capital experience » est Gonçalo Guedes, nouvelle recrue du Paris Saint-Germain, qui portait auparavant les couleurs du Benfica Lisbonne. S’il ne compte que 21 minutes de Ligue 1 avec le PSG depuis sa signature le 25 janvier 2017, pour 30M€, le portugais a intégré la rotation du Benfica Lisbonne depuis 2 saisons (10 titularisations en 2015-2016 puis 14 cette saison). Il devance Kingsley Coman (6ème), le français du Bayern Munich mais également le lyonnais Maxwell Cornet (11ème européen et 1er français). Sans surprise, Dele Alli est en tête de ce classement. Le milieu de terrain anglais a inscrit 11 buts en championnat et son club de Tottenham est sur le podium de Premier League. L’absence de Moussa Dembélé dans ce classement peut interpeller mais la faible valeur du championnat écossais ainsi que son passage en Championship (D2 anglaise) sont des éléments qui ne plaident pas en sa faveur avec cette méthodologie de calcul. 

Génération 1997

Révélation de la saison dernière sous le maillot du Benfica Lisbonne, le portugais Renato Sanches occupe la première place du classement de la génération 1997 en compagnie de son compatriote Ruben Neves. 4 joueurs de Ligue 1 sont présents : le bordelais Malcom occupe la 3ème marche du podium avec ses 20 titularisations en Ligue 1 avec les Girondins cette saison. Les 3 autres joueurs de Ligue 1 du classement sont français : il s’agit du bastiais Allan Saint-Maximin (15ème), du parisien Jean-Kevin Augustin (16ème) et du niçois Arnaud Lusamba (19ème). Le français Ousmane Dembélé (Borussia Dortmund), dont les performances sont souvent mises en avant n’occupe que la 8ème place de ce classement. Comme pour la génération 1996, de grosses surprises. Où est Issa Diop, titulaire depuis 2 saisons avec le TFC ? La présence de Lusamba interroge également. Même s’il évolue à Nice, qui a de beaux résultats sportifs, il ne compte que 251 minutes en Ligue 1 et évoluait en Ligue 2 jusqu’à cet été. 

Génération 1998

Auteur d’une saison exceptionnelle (7 buts et 5 passes décisives en 700 minutes de Ligue 1), l’attaquant monégasque Kylian Mbappé n’est pas le leader de la génération 1998. Le français est en effet devancé par l’international américain Christian Pulisic. Avec 16 matchs de Bundesliga et 6 matchs de Ligue des Champions, son expérience lui permet d’occuper la 1ère place du podium. Plusieurs français sont bien positionnés : Odsonne Edouard (7ème, TFC), Dayot Upamecano (11ème, RB Leipzig), Jean-Victor Makengo (11ème, SM Caen) et Yann Karamoh (19ème, SM Caen). Un autre joueur de Ligue 1 est classé, il s’agit d’Ismaïla Sarr, sénégalais du FC Metz (11ème).

Génération 1999

Sans surprise, ce sont 2 gardiens qui occupent les 2 premières places du classement de la génération 1999. Gianluigi Donnarumma est en effet titulaire dans les cages de l’AC Milan depuis désormais 2 saisons (53 matchs). Il devance le français Alban Lafont dont le parcours avec le TFC est quasiment identique (49 matchs de Ligue 1). Un autre joueur français de Ligue 1 complète le podium. Il s’agit du stoppeur niçois Malang Sarr. Le 3ème français de ce classement est Mattéo Guendouzi (14ème, FC Lorient).

Conclusion

Croiser le nombre de matchs joués avec le niveau des championnats et les résultats des clubs permet d’avoir une vue d’ensemble sur les joueurs qui possèdent la meilleure « expérience du haut niveau » et rien que pour cela, il est intéressant de lire cette étude. 

Toutefois, comme pour toutes les études, même statistiques, il existe des partis pris et des biais qui résultent du choix des valeurs initiales. 

 Avoir retenu le nombre de matchs disputés plutôt que le nombre de minutes jouées peut interpeller car il semble évident que la valeur de l’expérience acquise pour un match en tant que titulaire, durant 90 minutes, est autrement plus significative qu’une entrée en jeu en fin de match. 
De même se pose la question centrale du temps de jeu au regard de la valeur des championnats et des clubs dans lesquels évoluent les joueurs. 

Par exemple, un joueur comme Jean-Kevin Augustin possède un « capital experience » plutôt intéressant au regard de son temps de jeu (seulement 604 minutes depuis ses débuts la saison dernière) avec le Paris Saint-Germain et de son âge (génération 1997). Est-ce qu’il est plus pertinent de jouer quelques minutes dans un club très performant ou beaucoup dans un club du ventre mou ? Par exemple, deux coéquipiers de Jean-Kevin Augustin, sacrés champions d’Europe U19 cet été, sont moins bien classés que le parisien malgré un temps de jeu en Ligue 1 bien supérieur : Amine Harit (1 818 minutes avec le FC Nantes) et Issa Diop (3 600 minutes avec le Toulouse FC). Nul doute que l’expérience acquise par ces joueurs, notamment Diop (6 fois plus de temps de jeu en Ligue 1 qu’Augustin) est une variable fondamentale dans leur progression. D’autres pourront objecter que s’entraîner tous les jours avec des joueurs aussi talentueux que ceux du PSG peut apparaître comme un facteur favorisant la progression. En tout état de cause, notre expérience nous laisse penser que l’objectif d’un très jeune joueur est également d’accumuler des minutes et que l’expérience acquise sur les pelouses est également un facteur favorisant le passage vers un championnat ou un club de standing supérieur. 

Pour rester sur le comparaison avec le TFC et le PSG, le meilleur choix de carrière est incontestablement celui d’un Adrien Rabiot, barré au PSG, parti chercher du temps de jeu au TFC, avant de revenir dans la Capitale pour réellement intégrer la rotation parisienne.

De façon générale il faut donc considérer cette étude comme un beau panorama des jeunes footballeurs qui se font un nom au plus haut niveau mais comme pour toutes les enquêtes, notamment celles traitant du sujet des jeunes, elle doit être pondérée. 

Si vous souhaitez approfondir ce sujet, nous vous conseillons de lire le Rapport mensuel de l’Observatoire du football CIES n°14 – Avril 2016.

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Interview – Nathan Crémillieux, gardien de l’Equipe de France et de l’AS Saint-Etienne

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Unanimement présenté comme l’un des grands espoirs au poste de gardien de but à l’ASSE, le jeune Nathan Crémillieux, tout juste 17 ans, a disputé 13 matchs cette saison avec les U19 Nationaux et compte déjà 13 sélections en Équipe de France ! Il revient pour EspoirsduFootball.com sur son parcours, ses ambitions, son amour pour les Verts ainsi que son entourage.

Bonjour, peux-tu tout d’abord te présenter brièvement à nos lecteurs ?

Bonjour, je m’appelle Nathan Crémillieux, joueur de l’AS Saint Etienne depuis 2013. J’ai rejoint la maison verte en provenance de l’AS Valence, club dans lequel j’évoluais en U15 élite. Je fais aujourd’hui parti de l’effectif des U19 Nationaux.

Tu continues tes études en parallèle du football, comme beaucoup de tes coéquipiers du centre de formation. N’est-il pas trop dur de concilier le rythme intense des entraînements et l’école ?

Je suis actuellement en 1ère. Je suis une scolarité classique, nous disposons à l’ASSE d’un accompagnement de grande qualité, ce qui est important pour moi. On ne sait pas ce qui peut se passer. Une blessure est vite arrivée. Je m’investis intensément dans ce double projet scolaire-sportif. La récupération est un élément clé pour ne pas « subir » ce rythme soutenu.

Justement, beaucoup de jeunes joueurs passent à coté d’une belle carrière à cause des « à-cotés » : sorties , mauvaise hygiène de vie, mauvais entourage… Quelle est ta vision sur ce manque de « travail invisible » ?

Tout d’abord, la première chose à faire est de savoir s’entourer des bonnes personnes. Un bon entourage permet de ne pas avoir des idées qui pourraient nuire à nos performances : Sortir, fumer, boire … Je sais que même des joueurs professionnels le font. Ça peut entraîner de la fatigue, des blessures… Personnellement, je ne pense pas à tous ces « à-côtés ». Je mets tout en œuvre pour réussir ! Puis c’est aussi une image qu’on renvoie, il ne faut pas l’oublier. Notre image est de plus en plus importante dans le milieu du foot.

Tu es arrivé à Saint Etienne à 13 ans alors qu’Auxerre, Lyon et Rennes étaient intéressés. Explique nous ton choix.

Pour moi, l’ASSE est un grand club, toujours apprécié. J’étais très flatté. Il y a une ferveur unique, un engouement particulier. Ce stade est incroyable et les supporters sont uniques. C’est un club avec une vraie histoire. Le choix s’est fait naturellement. Je prends du plaisir chaque jour à évoluer sous ces couleurs.

Cela a du être dur de partir de chez toi à 13 ans, de quitter ta ville, tes amis et ta famille. Comment cela s’est passé pour toi ? Comment as-tu été « recruté » si jeune ?

Au tout début, mon départ de la maison n’a pas toujours été simple à gérer, j’étais encore un petit bonhomme. Ne plus rentrer le soir, ne plus pouvoir profiter de sa famille et de ses amis au quotidien forge un caractère, ça fait mûrir. On acquiert un mental d’acier très tôt, de plus, J’ai eu la chance de partager cette expérience avec un coéquipier de Valence venu à l’ASSE en même temps que moi (Gabay Allaigre, joueur de l’ASSE en U19 Nat). Nous avons une relation particulière, nous nous entraidons beaucoup. Ce départ si jeune m’a permis d’acquérir des valeurs comme le respect, la combativité, etc. C’est beaucoup de sacrifices, mais ça en vaut le coup !

L’ASSE m’a repéré lors du traditionnel tournoi de pâques de Rhône Vallées, pas mal de clubs professionnels sont présents lors de ce tournoi. Ils m’ont suivi pendant quelques mois, puis ça s’est fait.

Sur les bords des terrains de Drôme-Ardèche, ton nom est régulièrement évoqué. Tu es un modèle pour les jeunes et une fierté pour les clubs qui t’ont lancé. Comment gères-tu cette pression ?

Ça me touche énormément, toutes ces personnes qui croient en moi. Je travaille chaque jour pour rendre fière ma famille, mon entourage mais aussi ceux qui me suivent. Je le vois chaque jour sur les réseaux sociaux et j’en suis très flatté. Beaucoup ne se rendent pas compte du travail et de l’implication que cela demande, mais c’est un honneur d’être à l’ASSE et beaucoup de plaisir que de pouvoir jouer au football chaque jour.

Comment as-tu choisi de devenir gardien de but ? On dit souvent que c’est un poste à part…

Quand j’étais petit, comme tous les enfants le font, je jouais souvent au foot avec mes amis, mais à chaque fois, jamais personne ne voulait aller au but. Un jour je me suis dit « essaies pour voir ». Je me suis vite rendu compte que j’aimais ça en fait, de plonger dans la boue, d’être le dernier rempart, d’effectuer des parades réflexes, etc.

Parles-nous de ta relation avec ton papa, lui même ancien gardien de but en Ligue 2 à l’ASOAV !

Mon père m’accompagne partout en déplacement. Il a un rôle très important dans ma progression. J’ai un immense respect pour lui. Nous avons une relation forte et le même ressenti sur le poste de gardien de but. L’apercevoir au bord du terrain m’apporte calme et sérénité. En un regard, je comprends ce qu’il veut me dire. Après chaque match, on fait un petit résumé. Il sait être dur mais aussi relever les points positifs. Ça me fait chaud au cœur de voir qu’il me suit, je ne veux pas le décevoir. Il me rend meilleur.

As-tu un plan de carrière ?

Tout d’abord, je souhaite continuer à m’épanouir sur la durée et à progresser au sein de l’ASSE. C’est un grand club européen qui impose l’excellence, on doit sans cesse se remettre en question. La concurrence se fait de plus en plus rude, cela se joue sur des détails à ce niveau de compétitivité. Je donne le meilleur de moi-même à chaque fois que j’enfile mes gants dans le but de progresser. Ensuite, je me fixerais des objectifs étapes par étapes.

Beaucoup d’espoirs sont placés en toi à l’ASSE. Comment Jérémie Janot (entraîneur des gardiens à l’ASSE) t’aide dans ta progression ?

Jérémie est un homme emblématique à Saint Etienne. On lui doit le respect pour tout ce qu’il a fait. J’ai une super relation de travail avec lui, comme tous les autres gardiens du centre de formation. Il nous apporte beaucoup, surtout d’un point de vue mental. Il nous apprend à être « fou-fou », comme il l’était parfois, mais aussi à nous gérer et à progresser de jour en jour. C’est quelqu’un de fantastique !

Échanges-tu parfois avec Ruffier et as-tu un modèle à ton poste ?

On n’a pas les mêmes horaires que le groupe professionnel mais il m’est arrivé d’échanger avec lui lors des séances que j’ai effectuées avec eux, il est très accessible et il donne de précieux conseils. C’est un grand gardien avec beaucoup de qualités, il a contribué à la progression de l’ASSE.

Quand j’étais petit, mon idole c’était Jérémie Janot ! Maintenant, j’aime beaucoup Keylor Navas, il est complet.

Comment vis-tu tes sélections en Équipe de France ?

Ma 1ère sélection, je m’en rappellerai toute ma vie. C’était un grand bonheur. Chanter la marseillaise en regardant pour père, fière, c’était incroyable. C’est une immense joie à chaque fois de représenter mon pays. Il n’y a pas de mots pour décrire ces émotions.

Fiche Nathan Crémillieux

Date de naissance : 9 janvier 2000
Lieu de naissance : Guilherand-Granges
Pays : France
Poste : Gardien
Clubs successifs : Rhône Crussol Foot 07, AS Valence, AS Saint-Etienne

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Portrait – Gianluigi Donnarumma, le dernier rempart

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L’Italie est un grand pays de football, et a connu au travers de son histoire de très grands joueurs qui ont profondément marqué l’histoire de ce sport.  Et le dernier en date est un gardien de but du nom de Gianluigi, mais à l’inverse de son homologue turinois qui bat des records de longévité, le jeune Gianluigi bat des records de précocité.

En effet, Gianluigi Donnarumma est un très jeune gardien de but passé très rapidement du statut de jeune pépite de la Primavera, équipe de jeunes de l’AC Milan, à celui de titulaire indiscutable de l’équipe première et international italien.

C’est le 25 février 1999 à  Castellammare di Stabia, dans la région de Naples, que Gianluigi voit le jour et grandit et découvre le football, au Club Napoli.

Et peu à peu son physique déjà très au- dessus de la moyenne (1m96 aujourd’hui) et ses qualités innées de gardien de but se remarquent. C’est donc tout naturellement que des clubs de l’élite s’intéressent à lui et lui propose des essais qui sont à chaque fois concluants. Les deux clubs rivaux milanais se battent pour arracher le portier à sa région natale. Et en 2013, après que l’Inter ait longtemps tenu la corde pour enrôler Gianluigi, c’est son éternel rival rossoneri qui conclue un accord pour s’attacher les services du jeune joueur pour 250 000€. Il faut dire aussi que ce choix de rejoindre l’AC Milan ne relève pas du hasard puisque le grand frère de Gianluigi, Antonio avait également rejoint le club un an avant.

Ce dernier n’eut pas la même réussite que son cadet, car il ne parvint pas à être retenu comme numéro 3 de l’équipe professionnelle et fût cédé au Genoa, où il ne put s’imposer non plus. C’est donc en Série B qu’il joua le plus, et il évolue actuellement pour le club grec de l’Asteras Tripolis.

Le choix de rejoindre le Milan fût une très bonne décision. Convoqué dans le groupe professionnel de l’AC Milan trois jours avant ses 16 ans, il va débuter avec les professionnels contre le Real Madrid en juillet 2015 à l’occasion de la tournée estivale du club italien.

Il va finalement fêter sa première titularisation en match officiel le 25 octobre 2015 contre Sassuolo en Série A et a permis aux siens de l’emporter. Et lui a offert à cette occasion le fait de devenir le plus jeune joueur à commencer un match professionnel de Série A, à seulement 16 ans et 8 mois, chipant à cette occasion la place du titulaire à Diego Lopez pour ne plus la lui rendre et s’imposant comme véritable numéro 1 pour un très long moment. Et même s’il a perdu la finale de la coupe d’Italie face à la Juventus lors de cette saison. Il aura sa revanche en battant cette même Juventus en finale de la Supercoupe d’Italie à l’issue d’une séance de tirs aux buts mémorable. 

Avec sa grande taille, qui approche le double mètre, Donnarumma impressionne par son envergure, en faisant presque rempart qui parait infranchissable. En 58 matchs professionnels, il a d’ailleurs aligné 19 clean sheets. Mais au-delà de ses qualités de gardien, il impressionne par sa maturité à un poste où les jeunes titulaires sont très rares. Il est d’ailleurs amené à diriger des joueurs qui peuvent atteindre le double de son âge !

Mais c’est en 2015 lors de l’Euro U17 en Bulgarie (remporté par la France), que l’Italie a découvert qu’elle avait un jeune gardien en devenir, même si les italiens ne s’imaginaient sûrement pas que ce dernier arriverait à ce niveau si tôt.  Au terme de cette compétition et même si les transalpins ont été éliminés en quart de finale par la France, Gianluigi a été élu meilleur gardien du tournoi à égalité avec Luca Zidane. Suite à sa performance à l’Euro U17, Donnarumma est devenu le plus jeune espoir italien a avoir joué, à 17 ans et 28 jours, le 24 mars 2016 face à l’Irlande.

Et cette précocité a été confirmée par sa sélection avec la grande Squadra Azzura, en disputant son premier match à l’âge de 17 ans et 6 mois. Et comme tout un symbole, le jeune Gianluigi a remplacé à la mi- temps le vieux Gianluigi lors du match contre la France.

C’est donc un phénomène que les italiens ont avec ce jeune et grand gardien précoce, et nul doute, qu’avec les qualités en taille et athlétiques qu’il a aujourd’hui, Gianluigi devrait faire une très belle et longue carrière et gagner beaucoup de titres avec Milan et la sélection italienne.

Petit signe du talent du garçon, son agent n’est autre que Mino Raiola, qui protège les intérêts d’autres grands comme Paul Pogba, Zlatan Ibrahimovic ou encore Mario Balotelli, et qualifie le jeune portier milanais de « Modigliani ».

Les records de Gianluigi Donnarumma

  • Recruté à 14 ans par l’AC Milan pour 250 000 €
  • Appelé en Serie A par l’AC Milan à 15 ans et 362 jours
  • Débuts en Serie A avec l’AC Milan à 16 ans et 242 jours
  • Débuts en équipe nationale espoirs d’Italie à 17 ans et 28 jours
  • Débuts en équipe nationale A d’Italie à 17 ans et 289 jours
  • 58 matchs pros à 18 ans. 19 clean sheets.

Fiche Gianluigi Donnarumma

Date de naissance : 5 février 1999
Lieu de naissance : Castellammare di Stabia
Pays : Italie
Poste : Gardien
Clubs successifs : Club Napoli, AC Milan

Crédits photo : 

AC Milan’s goalkeeper Gianluigi Donnarumma during their Italian Super Cup match against Juventus in Doha, Qatar. Doha Stadium Plus – Vinod Divakaran
https://www.flickr.com/photos/dohastadiumplusqatar/31895135436/

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Portrait – Christian Bassogog, sans aucun doute

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Avec son apparence physique plus proche d’un joueur en fin de carrière que d’un espoir du football, Christian Bassogog est régulièrement moqué sur les réseaux sociaux. Ce qui ne semble pas empêcher le camerounais de poursuivre sa marche en avant. Auteur d’une superbe CAN, remportée avec le Cameroun, il vient de signer en Chine pour un salaire mirobolant.

L’histoire de Bassogog commence en 1995 à Douala. 6ème d’une fratrie de 10 enfants, il commence à taper dans un ballon dans son quartier de New-Bell Ngangue. Gaucher talentueux, il intègre la célèbre Fundesport, fondation créée par la légende camerounaise Samuel Eto’o. Alors qu’il s’imaginait sans doute en Europe pour marcher sur les traces de ses compatriotes, Bassogog doit finalement redescendre en deuxième division camerounaise pour lancer sa carrière. Il s’engage avec le Lion Blessé de Foutouni et inscrit 6 buts. Pas de quoi convaincre des recruteurs de lui proposer de quitter le Cameroun. Il signe donc avec le Rainbow FC.

Le rêve américain ?

A l’automne 2014, l’agent américain Leo Cullen et Jason Arnold, directeur général des Wilmington Hammerheads organisent plusieurs séances de détection au Cameroun en partenariat avec l’organisation Rainbow. Alors licencié au Rainbow FC, Christian Bassogog, 18 ans, tape dans l’oeil de Jason Arnold, qui lui propose de traverser l’Atlantique et signer dans ce club de Caroline du Nord, qui évolue en USL, le 3ème échelon américain.

Début 2015, il fait le grand saut et s’engage donc avec les Hammerheads, club partenaire du New-York City FC, en compagnie de son compatriote Brian Anunga, également repéré lors de ce stage de détection au Cameroun. Jason Arnold était enthousiaste au moment de présenter ses deux recrues : « Nous sommes très heureux de voir ces jeunes joueurs rejoindre Wilmington. Nous cherchons des joueurs talentueux pour les mener vers le niveau professionnel. C’est formidable de voir que notre partenariat avec Rainbow Sports Investements commence à porter ses fruits. Nous espérons faire signer encore plusieurs jeunes camerounais« .

Aux Etats-Unis, Bassogog ne va pas briller sur un plan statistique. En 16 matchs, il n’inscrit pas le moindre but et ne délivre que 2 petites passes décisives. Il n’est d’ailleurs titulaire qu’à 7 reprises en USL. Des chiffres faméliques pour le camerounais, mais qui ne traduisent pas son potentiel et son impact avec les Hammerheads.

L’arrivée en Europe

Après seulement 5 mois, il quitte la franchise américaine pour le Danemark. Mis à l’essai durant 10 jours par Aalborg, il se montre convaincant et ses qualités, notamment de vitesse et de percussion, lui permettent de signer un contrat de longue durée avec le club danois en août 2015. Jason Arnold est ravi du transfert de son poulain : « C’est une belle opportunité pour Christian de découvrir le football européen dans un club comme Aalborg. Nous sommes heureux de lui avoir permis de se développer. Il a du talent et nous allons suivre ses performances avec enthousiasme. »

Au Danemark, il signe son premier contrat professionnel en Europe mais les débuts sont difficiles comme il le confiait à LionIndomptable.com : « En début de saison, c’était un peu difficile pour moi, je venais de signer professionnel et je ne savais pas vraiment comment aborder ce championnat. Mais à la phase retour du championnat, j’ai pu obtenir la confiance du coach, j’ai commencé à jouer les matches et ça s’est plutôt bien passé« .

Habituellement utilisé sur le côté droit du milieu de terrain, lui le gaucher, il est repositionné au poste d’avant-centre avec Aalborg. Sa première saison danoise est plus qu’anonyme. Il ne foule les pelouses qu’à 9 reprises pour un temps de jeu total de 244 minutes. Il n’est titulaire qu’à une seule reprise, le 29 mai 2016, contre Odense, pour la dernière journée de championnat. Pourtant, son club est persuadé qu’il est talentueux, et après une belle préparation lors de l’été 2016, il débute la saison avec un statut de titulaire. Passeur décisif pour son 2ème match et buteur la journée suivante, il va convaincre son entraîneur de ne plus le sortir du onze de départ. Chose surprenante, malgré un statut de titulaire, il ne termine quasiment jamais les matchs. Il est régulièrement remplacé peu après l’heure de jeu. La faute à un jeu tout en percussion très usant pour ses adversaires, mais également pour Bassogog lui même, dont la condition physique est encore celle d’un joueur brut. Au final, il va débuter 20 matchs sur 21, inscrivant 4 buts.

Le Lion Indomptable

Bassogog ? Qui ça ?

Appelé chez les jeunes par le Cameroun, Bassogog est pourtant loin de faire partie des joueurs expatriés suivis avec attention.  Pourtant, il tape dans l’oeil du nouveau sélectionneur camerounais Hugo Broos : « Si vous m’aviez demandé si je connaissais Bassogog il y a 5 mois, je vous aurais répondu ‘qui ça ?’. Il faut être franc, je ne le connaissais pas du tout. Mais maintenant avec internet il est très facile de trouver des joueurs selon leur nationalité. Je suis tombé sur son profil et j’ai demandé à un de mes anciens joueurs, au Danemark, de me dire ce qu’il pensait de lui. Il m’a dit que Bassogog commençait à faire parler de lui et qu’il était très talentueux balle au pied. En septembre 2016, un de mes assistants est allé à Aalborg pour voir un de ses matchs. Il a été impressionné par ses qualités et m’a demandé de venir l’observer également. C’est ce que j’ai fait. Et quand j’ai vu ses qualités, son niveau, je me suis dis ‘au prochain match il faut qu’il soit avec nous' ».

C’est comme cela que seulement 18 mois après avoir quitté le Cameroun pour les Etats-Unis puis le Danemark, Christian Bassogog effectuait ses débuts avec les Lions Indcomptables à l’occasion d’un match contre la Zambie. Il impressionne rapidement. Virevoltant, il figure dans le groupe camerounais pour la CAN 2017.

Alors que le Cameroun est loin d’être favori, il surprend tout son monde en remportant le titre continental. Bassogog dispute les 6 matchs en tant que titulaire et termine la compétition avec le titre de meilleur joueur de la CAN. Il faut dire que ses performances ont été remarquées, notamment lors de la demi-finale contre le Ghana, alors largement favori. Le Cameroun remporte la 31ème CAN disputée et l’attaquant entre dans l’histoire du football local. Il devient un héros à Douala et une rue est rebaptisée à son nom.

Surfant sur cette nouvelle popularité, Christian Bassogog va monnayer son talent en Chine. Il vient de s’engager avec Henan Jianye. On parle d’un contrat de 5 ans et de 35 millions de d’euros.

Fiche Christian Bassogog

Date de naissance : 18 octobre 1995
Lieu de naissance : Douala
Pays : Cameroun
Poste : Attaquant
Clubs successifs : Fundesport, Lion Blessé de Fotouni, Rainbow de Bamenda (Cameroun), Wilmington Hammerheads (Etats-Unis), Aalborg (Danemark), Henan Jianye (Chine)

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Les partenariats de l’OM, bon plan ou bonne comm’ ?

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Depuis quelques semaines, la presse sportive nationale et les médias locaux se font les relais des signatures de conventions de partenariat liant l’OM à des clubs de la région. Ces accords sont contractualisés dans le cadre d’un projet au nom prestigieux et très ambitieux : « OM Next Generation Champion ».

A ce jour deux conventions ont été signées : avec le Burel FC, club formateur de Maxime Lopez et avec Luynes Sports. Dans les prochaines semaines, d’autres devraient suivre. Plan de Cuques en avril ou encore l’ASPTT Marseille, les Caillols, l’ASC Vivaux-Sauvagère et Gémenos.

La communication autour de ces partenariats est très bien huilée. Déplacement et déclaration de Jacques-Henri Eyraud, président de l’Olympique de Marseille avec présence des medias locaux, petit match avec les enfants du club et signature du protocole. Pour la signature de celui avec le Burel FC, plus de 45 journalistes étaient présents.

Dès le changement de propriétaire à la tête de l’OM, la direction olympienne a fait de la formation un des axes fort de sa nouvelle politique. A l’automne 2016, les premiers contacts étaient noués avec une grosse dizaine de « clubs marseillais ». L’objectif étant de renouer des liens trop distendus avec certains ou d’en créer avec d’autres.

Une politique de formation pointée du doigt depuis 20 ans

Depuis la remontée de l’Olympique de Marseille en Première Division, le club phocéen est régulièrement tancé pour la médiocrité de son centre de formation et son incapacité à repérer et faire éclore des joueurs identifiés « PACA » malgré un important vivier.

Le constat peut être effectué à deux niveaux : tout d’abord, force est de constater que l’OM sort très peu de joueurs pour son équipe première, et que les autres joueurs professionnels formés au club n’évoluent pas dans des formations de tout premier ordre. La première question à se poser serait de savoir si les difficultés de l’OM à faire éclore des jeunes joueurs formés au club est lié à la qualité de la formation dispensée à la Commanderie ou au manque de talent de la matière première. En dressant la liste des joueurs issus de la région et qui ont échappé aux griffes des recruteurs olympiens, il est évident qu’il existe de grosses carences au niveau du repérage et du recrutement des talents locaux. L’OM doit notamment faire face à la concurrence des clubs professionnels géographiquement proches de la cité phocéenne (Monaco, Nice ou encore Montpellier).

Le plan d’action

Forte de ce double constat, la nouvelle direction marseillaise a décider d’agir en lançant le projet « OM Next Generation Champion. » Le chantier a réellement été lancé en décembre 2016 même si les premiers plans avaient été esquissés avant même le changement de propriétaire.

Le 4 décembre 2016, à l’occasion de la réception de Nancy au Stade Vélodrome, Franck McCourt (propriétaire), Jacques-Henri Eyraud (président) et Andoni Zubizarreta (directeur sportif) conviaient plusieurs dirigeants de clubs locaux pour évoquer la mise en place de futurs partenariats. La plupart des clubs qui comptent dans les Bouches du Rhône étaient présents : SO Caillolais, Burel FC, SC Air Bel, US Consolat, FC Septèmes, ASPTT Marseille.

La première prise de contact est bonne. La plupart des dirigeants est ravie de constater que les choses bougent. Certains n’hésitent pas à déclarer qu’ils attendaient un peu de considération de la part de l’OM depuis plus de 20 ans.

Dans sa chronique « si j’osais » sur France Football («Les partenariats entre l’OM et les clubs locaux, ce n’est pas nouveau !»), José Anigo, ancien directeur de l’OM revient sur cette « nouvelle » politique. Selon lui, ce n’est pas une nouveauté « par le passé, nous avons fait de multiples démarches auprès de certains clubs, avec des accords verbaux, de multiples réunions… Bref, pour moi, ce n’est rien de bien nouveau. » Difficile de donner raison à José Anigo sur ce point, tant la méthode diffère. Que valent des accords verbaux face à des accords protocolisés ? Factuellement, difficile de nier la professionnalisation de la démarche.

Mais justement, quels sont les axes retenus dans ces conventions de partenariat ? Les médias ont essentiellement mis en avant la dotation annuelle de 5 000 € alors qu’il s’agit presque du point le moins important des contrats. Il s’agit d’un montant assez dérisoire pour le budget de l’OM et il est également bien moindre pour les clubs amateurs que ceux qui peuvent être versés ailleurs. Il est beaucoup plus intéressant pour un club comme le Burel FC de doubler les indemnités de formation en cas de transfert de Maxime Lopez que de compter sur cette dotation.

Au delà de l’aspect financier, l’OM a essentiellement souhaité développer une démarche d’échanges. Il est ainsi prévu que les éducateurs des clubs partenaires puissent avoir des relations privilégiées avec les formateurs olympiens. Une prise en charge des frais de formations des éducateurs fait également partie du « pack ».

En contrepartie, l’OM s’engage à ne pas recruter des joueurs des clubs partenaires avant l’âge de 14 ans. Mais si l’objectif de maintenir les jeunes dans leur club formateur avant de les intégrer au centre de formation du club est louable, au même titre que les autres engagements, la confrontation à la réalité peut faire douter de l’efficacité de ces conventions.

Et dans la vraie vie ?

Jean-Henri Eyraud est un communiquant. Un très bon communiquant même. Depuis sa prise de fonction à l’OM, il occupe l’espace, tisse des liens avec les médias spécialisés, les supporters du Vélodrome et de la Toile, et n’hésite pas à présenter des powerpoints lors de ses conférences de presse. Eyraud est avant tout un entrepreneur et veut donc apporter la rigueur et le professionnalisme qui faisaient défaut aux précédentes directions.

Pour autant, si le plan de communication autour des conventions de partenariat est parfait, il est nécessaire de le transposer à la vraie vie et à l’impitoyable monde du recrutement des jeunes talents. Et alors que le début de la chronique de José Anigo dans France Football était teintée de mauvaise foi, comme pour se dédouaner de ses échecs, l’ancien directeur sportif marseillais sait comment fonctionne le milieu : « à mon  époque, nous avions du mal à faire venir les meilleurs joueurs de la région tout simplement parce que si un club peut donner son accord pour un joueur, ce sont toujours les parents qui décident du choix de carrière de leurs enfants« . Anigo voit juste. Malgré l’existence de partenariats entre les clubs amateurs et l’OM, rien n’indique que le joueur et ses parents, voire ses éventuels conseillers, feront le choix du club marseillais. Les autres clubs professionnels qui sont présents dans les Bouches du Rhône continueront de séduire leurs futures recrues avec des discours sportifs et financiers qui feront voler en éclats les conventions de partenariats.  Si le fait de mentionner que l’OM respectera un « pacte de non-agression » et laissera les jeunes à disposition des clubs partenaires jusqu’à 14 ans, rien n’empêchera un autre club de le faire.

Au delà des enfants et des familles, qui sont totalement libres de signer ailleurs qu’à l’OM, il faut également noter que le rôle des éducateurs des clubs amateurs est très important dans l’orientation des jeunes footballeurs. Même si cela peut paraître surprenant, les éducateurs des clubs sont souvent les premiers relais des recruteurs de clubs professionnels. Ils sont leurs yeux, que ce soit pour donner des informations sur leurs propres joueurs ou sur des jeunes qu’ils affrontent.

Le recrutement des jeunes n’est pas une histoire de protocole, de convention ou de partenariat. Il est avant tout basé sur un travail de réseau, de maillage du territoire et sur des relations privilégiées avec les acteurs qui comptent. C’est un travail de bouche à oreilles où la notion de confiance est primordiale. Un responsable du recrutement d’un club professionnel pourra parfois faire signer un joueur les yeux fermés s’il est recommandé par un « oeil » qui lui a déjà signalé des joueurs talentueux.

Dans tous les clubs, y compris les clubs signataires des partenariats avec l’OM, il existe des éducateurs plus ou moins proches de certains clubs professionnels. Ces relations sont entretenues depuis plusieurs années, et il sera totalement impossible à un club amateur, qui travaille souvent avec des entraîneurs bénévoles, de lui demander de privilégier les échanges avec les recruteurs marseillais au motif qu’un partenariat a été contractualisé.

Sans ce travail de fond, les conventions de partenariats n’auront aucun effet sur la qualité du recrutement marseillais et la future compétitivité du centre de formation.

Pire encore, les partenariats sont parfois contre-productifs. Le fait d’officialiser une relation conventionnée entre deux institutions peut créer des tensions. Comment vont réagir les clubs amateurs non conventionnés quand les recruteurs marseillais vont tenter de faire venir un jeune ? Il y a de bonnes chances pour que les clubs en question ne soient pas forcément facilitants et favorisants. Ils pourront même opposer aux recruteurs d’aller voir du côté de leurs clubs partenaires. C’est la réalité de nombreux clubs qui ont mis en place des partenariats en région parisienne et qui en ouvrant une porte en ont fermé une dizaine.

Il y a donc une véritable opposition de philosophie et donc de stratégie entre les clubs professionnels. Certains sont dans une logique d’initier des partenariats tandis que d’autres préfèrent se rapprocher au coup par coup des clubs amateurs.

De façon globale, la plupart des partenariats conclus par des clubs professionnels ne tiennent pas dans la durée. Au maximum trois à cinq ans. Le seul à tenir réellement est celui entre l’AJ Auxerre et le club parisien de Bretigny-sur-Orge. C’est même devenu une institution par la qualité des échanges entre les deux clubs, mais surtout par son exclusivité.

Alors si créer des partenariats peut apparaître comme un moyen de renouer des liens trop distendus avec les clubs de la région, l’OM ne doit pas oublier que le travail de recrutement des jeunes ne s’effectue ni sur des parapheurs, ni devant les médias, mais au quotidien, sur le terrain, sur les terrains …

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Uzama Douglas, victime de la violence au Nigéria

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Il s’appelait Uzama Douglas et portait les couleurs du club nigérian de Gombe United. Il devait s’envoler pour l’Argentine en janvier 2017 pour s’engager avec un club local. Mais Uzama Douglas ne verra jamais l’Amérique du Sud. Alors qu’il venait tout juste de fêter ses 18 ans, il s’est fait assassiner à Benin City le 29 décembre 2016.

En vacances dans sa ville natale, un million d’habitants dans le sud du Nigéria, il a été tué dans le quartier de Sakponba. Si ses meurtriers n’ont toujours pas été identifiés, les soupçons se portent sur les « cultists », ce quartier étant réputé pour être un point névralgique des activités de ces extrémistes religieux, qui font régner la terreur dans certaines villes du Nigéria.

Ce jeudi 29 décembre, Douglas Uzama sort du domicile familial pour rejoindre des amis. Mais alors qu’il s’apprêtait à arriver à leur niveau, deux jeunes hommes se sont approchés de lui et lui ont tiré dans la nuque. Malgré les efforts de son frère pour tenter de le ranimer, Douglas était déjà mort en arrivant à l’Hopital Central de Benin City. Le footballeur est tué sur le coup et les deux meurtriers poursuivent leur parcours sanglant en tuant deux autres personnes. Voici ce que disait un de ses amis quelques minutes après le meurtre : « Douglas est sorti avec ses amis quand des cultists sont passés à l’attaque. Ils l’ont tué en lui tirant une balle dans la tête, et ont fui, le laissant baigner dans son sang ! »

Son club est sous le choc : « le nombre de meurtres de nigérians innocents atteint désormais un stade absolument alarmant. Nous pleurons le meurtre prématuré et sinistre de Douglas Uzama. Il nourrissait le rêve de jouer au plus haut niveau. Perdre la vie sous les balles des voyous sans raison fait désormais partie des risques de tous les habitants du Nigéria. »

Il s’agit du deuxième footballeur évoluant au Nigéria à être tué au courant de l’année 2016. Trois mois plus tôt, Izu Joseph avait également été assassiné. Ce défenseur de 24 ans, joueur des Shooting Stars avait été attaqué et tué par balles dans son état natal de Rivers State. Ses meurtriers étaient membres d’un mouvement « cultist » Joint Task Force et ne lui ont laissé aucune chance. Il a été tué de plusieurs balles au cours d’une attaque massive.

Dès le début de l’enquête, les « cultists » sont soupçonnés d’être à l’origine de l’assassinat programmé de Douglas Uzama qui ressemble fortement à un guet-apens. Pourtant, depuis deux mois, aucune nouvelle. Jacob Uzama, le père de Douglas estime que la police a totalement abandonné l’enquête. Dans Daylight Nigeria, il déclare : « les policiers se sont assis sur le dossier et n’ont rien fait depuis que j’ai signalé son décès au State Criminal. »Investigation Department. Les suspects sont toujours ici. La maison où mon fils a été abattu est situé à deux blocs de chez moi. Mais la police, qui doit enquêter ne fait rien. Il connaisse le meurtrier, mais ils refusent d’examiner le dossier et faire de nouvelles investigations. »

Natif de Benin City, Douglas Uzama évoluait au poste de latéral gauche. Formé au Karamone FC, il avait ensuite rejoint le Gombe United FC où il a débuté en pro en 2014. Ses performances remarquées en club lui avaient permis d’intégrer les Golden Eaglets. Il avait ainsi porté le maillot des U17 et des U20 du Nigéria.

Pour rajouter au sordide de l’histoire, la famille de Douglas Uzama a révélé quelques jours après le meurtre qu’elle attendait toujours des versements de la Fédération Nigérianne pour sa participation aux matchs qualificatifs à la CAN U20 2017 contre le Burundi et le Soudan.

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Thibault Philippe, le rêve américain

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Partir jouer au football aux Etats-Unis est une possibilité pour les joueurs européens en fin de carrière. Mais pour de plus en plus en de jeunes s’expatrier de l’autre côté de l’Atlantique est une belle opportunité de se faire drafter par une franchise MLS et de démarrer une carrière professionnelle, ce qu ‘ils n’ont pu avoir en Europe.

Interview avec Thibault Philippe, joueur français de l’université du Delaware parti tenter sa chance aux USA avec l’espoir de devenir footballeur professionnel en MLS.

Bonjour Thibault, peux-tu nous parler de ton parcours de footballeur en France ?

J’ai passé 10 ans à l’En Avant de Guingamp, j’ai joué dans toutes les catégories d’âge jusqu’à la réserve professionnelle. J’ai eu l’occasion de cotoyer avec Ludovic Blas, Julien Begue et Marcus Coco. Et j’ai joué dans l’équipe réserve professionnelle de CFA 2 entrainée par Coco Michel.

Tu es donc un enfant de l’En Avant de Guingamp, malgré cela le club de ne t’a pas proposé un contrat professionnel ?

Le club me proposait de rester un an de plus en CFA, mais sans l’assurance de passer professionnel l’année suivante, malgré le fait que je participais régulièrement aux entraînements avec le groupe pro.

Cela devait-être assez frustrant de participer aux entraînements avec l’équipe première, mais de ne pas signer professionnel ?

Oui bien- sûr, j’aurais voulu signer professionnel à Guingamp, c’eût été un rêve et l’accomplissement de toutes mes années de formation au club.
Toutefois, le fait de signer professionnel n’était pas l’objectif ultime car j’ai quelques amis qui ont eu l’occasion de signer pro au club et qui n’ont pas été gardé par la suite et sont retournés dans le monde amateur et c’est ce que je ne voulais pas.

Donc c’est pour cela que tu as voulu tenter l’aventure américaine en intégrant une université puis en tentant de passer professionnel avec la Draft ?

Oui tout à fait, l’option américaine était attrayante sous plusieurs aspects. Le premier étant le fait de pouvoir continuer à jouer au football à un bon niveau, le second étant le fait de pourvoir vivre une belle expérience à l’étranger et d’obtenir un diplôme dans une université prestigieuse, à l’issue de la scolarité. Et le troisième avantage est la possibilité de devenir professionnel par l’intermédiaire de la Draft.

Comment ta démarche de partir en Amérique a pris forme ? Ce sont les universités qui contactent directement les joueurs ?

A Guingamp, j’avais l’exemple de Thomas de Villardi (ndlr. drafté par Minnesota United à la Draft 2017), qui est parti aux USA pour jouer en université et tenter d’être drafté pour intégrer une équipe professionnelle. Et il m’a encouragé à saisir cette opportunité.
Et puis, pour les aspects administratifs, j’ai été aidé par l’agence FFUSA, qui met en relations des jeunes joueurs français et des universités US en fonction de leurs besoins (défenseurs, milieux, attaquants). FFUSA nous demande des vidéos de nous lors de matchs et les envoient aux recruteurs et aux universités.
Et à partir de là, les équipes nous contactent.

Et comment s’est passé ton choix d’équipe ?

J’avais le choix entre plusieurs équipes notamment en Californie et dans le Vermont. Mais ce qui m’a décidé à rejoindre l’University of Delaware est que le coach assistant est venu me voir et on a eu un très bon ressenti avec mon père. Par ailleurs l’équipe joue à un très bon niveau, elle est bien située géographiquement (à proximité de New- York et de Washington) et surtout mes frais de scolarité sont intégralement pris en charge par l’université ce qui était pour moi un critère important car ces frais sont très élevés.

Et en arrivant là- bas, comment s’est passé ton adaptation en tant que footballeur mais aussi en tant que jeune étudiant étranger ?

Mon intégration s’est très bien passée. Ils ont l’habitude d’accueillir des étrangers et ils savent nous mettre à l’aise pour que l’on sente bien et que l’on s’intègre rapidement. Les premiers temps le coach venait nous chercher après les cours et nous aidait à prendre nos marques. Dans l’équipe il y’a plusieurs européens, notamment des espagnols et l’entraineur est irlandais donc il comprend notre mentalité d’européen.

Et puis les conditions dans lesquelles nous jouons et nous nous entraînons sont extraordinaires. On a par exemple, deux terrains en herbe, deux stabilisés et un terrain couvert, un accès à la salle de sport tous les jours. Le seul point négatif, serait les kinés, car ils n’ont pas la même formation qu’en France, ils n’ont pas la même approche, ils ne font pas « craquer » par exemple et c’est un peu moins efficace selon moi. Mais le reste des conditions sont vraiment excellentes.

Par ailleurs, la vie dans une université est vraiment comme le montre les séries américaines, c’est à dire qu’il y’a beaucoup de fêtes, même si les études sont prises au sérieux, il y’a un minimum à atteindre pour être diplômé. L’université compte 25 000 étudiants, elle est située dans la ville de Newark et on ne sort de la ville généralement que pour aller jouer nos matchs à l’extérieur car il n’y a pas grand-chose à y faire.

Dans ce cadre, comment se passe la saison où tu dois concilier football et études ?

La NCAA (ndlr. La National Collegiate Athletic Association, organise les compétitions universitaires de sports) attribue 1 semestre par sport. Pour le soccer, le nom du football aux USA, la saison se déroule du mois de juillet à décembre.
Le rythme est assez soutenu puisque l’on fait généralement deux à trois matchs par semaine, ce qui représente 22 à 23 matchs par saison.

Il est vrai qu’avec un rythme comme celui- ci concilier le sport de haut niveau et les études est assez complique et demande de la discipline et de la motivation, car parfois nous finissons les matchs vers 21h et nous avons cours le lendemain à 9h. Et c’est encore plus dur quand nous finissons tard et que nous jouons à l’extérieur, car il faut rentrer et gérer la fatigue.
Mais les professeurs sont très compréhensifs et ils ne font vraiment pas de notre statut d’athlète un handicap pour la réussite de nos études. Au contraire, ils nous facilitent les choses, en prenant du temps pour nous expliquer certaines choses ou décaler certains examens si l’horaire initial correspond à un horaire de match ou d’entraînement.
Après une fois que la saison est terminée, c’est à dire au début du mois de janvier, c’est plus facile d’avoir une scolarité normale, car nous n’avons plus qu’un match par semaine et ce sont des matchs amicaux contre d’autres universités donc la pression est moins importante.

Tu nous a dit que la saison se déroule de juillet à décembre, mais comment se déroule- t’elle ? Combien y’a t’il d’équipe ?

Le championnat est organisé en conférence, il y’a 23 conférences qui comprennent chacune 10 équipes. Ensuite le championnat national se joue à 48 équipes en élimination directe.

A ton arrivée à l’université du Delaware et que tu as commencé à jouer avec tes nouveaux partenaires, quelles différences as-tu remarqué avec le niveau auquel tu étais habitué en France ?

La première chose qui m’a marqué est l’intensité physique qui est très présente. En effet, en tant que défenseur, il faut être capable de beaucoup courir, de monter au duel rapidement et de répéter cela de nombreuses fois au cours des matchs.

En France, au cours de nos formations on est habitué à plus insister sur le travail technique et tactique. Aux USA, c’est un peu plus l’inverse, dans la mesure où l’on joue tous les 2 à 3 jours pendant la saison, il est donc plus difficile de mettre en place des stratégies élaborées, car le plus important est la récupération entre les matches.

Après, nous avons tout de même une équipe d’un assez bon niveau qui joue bien au ballon, car nous avons notamment des joueurs européens qui ont été formés dans de grands clubs (Real Madrid, Juventus, Hoffenheim et Ajaccio) et l’entraîneur, Ian Hennessy, a joué en équipe de jeunes à Arsenal ainsi qu’en MLS. On a donc cette touche technique et tactique du football européen ce qui nous permet de ne pas tout
miser sur le plan physique.

C’est donc au niveau physique que tu as été le plus marqué ?

Oui, j’ai remarqué cela au cours de ma première saison, et notamment une fois, où avant un match, juste après l’échauffement, je me suis senti aussi fatigué qu’après un entraînement que j’aurais fait à Guingamp.

Et plus la saison avance, plus la fatigue avance et avec cela le risque de blessure et on arrive au tournoi final cramé physiquement après avoir enchaîné 23 matchs.

Mais c’est le cas de toutes les équipes, comment la différence se fait- elle dans ce cas ?

La différence se fait car les grandes universités peuvent engager 23 ou 24 bons joueurs qui vont se jouer par intervalle durant la saison et nous même si nous avons de bons joueurs, nous n’en avons que 12 ou 13 ce qui fait qu’ils se fatiguent plus vite et que nous sommes sur les rotules en fin de saison.

Malgré cela vous avez réalisé une belle saison dernière en étant champion de votre conférence ?

Oui, on a fait de belles saisons sur les 3 dernières années puisque nous avons été 3 fois en finales de conférence, avec 1 titre de champion de conférence en 2014 et 1 titre de champion de conférence.

Et en plus de la saison régulière, est-ce qu’il y’a d’autres moyens de se faire repérer par les équipes professionnelles et augmenter les chances pour un joueur de se faire repérer par une franchise en vue de se faire drafter ?

Oui bien-sûr, il y’a les Summer Leagues ou il y’a des combines (ndlr. sessions de détections), où l’on a la possibilité de jouer dans les équipes de jeunes des franchises au cours de tournois. C’est dans ce cadre que j’ai joué cet été avec les New-York Red Bulls avec Thomas de Villardi.
Et ces tournois nous permettent de nous faire connaître auprès des recruteurs, comme cela ils nous connaîtront déjà au moment de la Draft.

Et comme le marché des transferts, est-ce que les joueurs changent d’université entre les saisons ?

Non, les transferts de joueurs ne se font pas trop, car les entraîneurs se connaissent tous et ne cherchent pas à prendre les meilleurs éléments dans les autres équipes.
Le but étant de faire avancer les joueurs sur quatre ans et de travailler sur du long terme notamment au niveau collectif.

Et si cela se fait, ce sont généralement les joueurs qui demandent à partir. Par exemple, mon ami Thomas de Villardi a quitté sa première université pour venir nous rejoindre car son université n’avait pas un super niveau. Pour sa venue chez nous, j’ai demandé à notre coach s’il était ok pour que Thomas vienne et il a dit oui. Mais ce genre de mouvement est assez rare en NCAA.

On a bien compris que l’intensité physique était plus importante aux USA qu’en Europe au niveau du football, mais qu’en est-il au niveau du niveau scolaire ?

En France je pense que le niveau est plus dur qu’aux Etats- Unis, car j’ai obtenu un baccalauréat scientifique et j’ai poursuivi en STAPS (ndlr. Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives) tout en continuant ma formation à l’En Avant de Guingamp et les professeurs en France ne se rendent pas disponible pour les élèves sportifs et n’aménagent pas leurs cours. Et c’est ce qui est dur, de concilier les deux.

Alors qu’en Amérique c’est plutôt l’inverse, les professeurs se mettent à la disposition des élèves pour que ces derniers puissent concilier sport et études. Et c’est agréable et cela nous met vraiment dans les meilleures conditions pour réussir à la fois nos études et nos activités sportives.

En venant étudier, tu as choisi de préparer quel diplôme ?

J’ai choisi un diplôme de commerce international car je voulais élargir mon champ de connaissances et ne pas rester que sur la partie scientifique, j’avais peur de ne pas suivre au niveau vocabulaire et que je ne m’en sorte pas au niveau de la charge de travail.

Du coup tu dois être quasiment bilingue en anglais aujourd’hui ? Et la communication au sein de l’équipe doit- être facile pour toi maintenant ?

C’est vrai que j’ai un très bon niveau d’anglais maintenant, ce qui m’aide effectivement beaucoup dans ma communication avec mes coéquipiers et les entraîneurs. Même si comme je l’ai dit, on a aussi d’autres joueurs étrangers et notamment espagnols avec qui la communication en anglais était facile car on est arrivés en même temps et on avait un niveau de langue similaire. Et il y’a aussi Arno Masson-Viale, un autre français qui vient d’Ajaccio avec qui je peux discuter.

Et malgré le fait que tes études et le football te prennent beaucoup de temps, tu as le temps de profiter de ta vie d’étudiant sur le campus de l’université ?

C’est principalement en dehors de la saison que je profite d’autres loisirs. Je vais assister aux matches d’autres équipes comme le Basket-Ball ou le Football Américain ou je vais voir les filles du Hockey sur gazon qui ont une très bonne équipe et qui vont régulièrement au tournoi national.
J’ai aussi eu l’occasion d’aller visiter New-York pendant quelques jours.

Tu es dans ton année Senior (ndlr. dernière année de joueur universitaire), la Draft pour toi arrive dans un an, donc forcément tu dois y penser de plus en plus ?

Effectivement, je suis dans ma dernière année, et comme mon objectif est d’être drafté, oui j’y pense de plus en plus. Mais pour y arriver, je vais surtout m’attacher à réaliser une bonne dernière saison avec mon équipe. Et obtenir mon diplôme est également très important, car je garde toujours en tête que je suis venu avec un double objectif.

Et que si mon projet sportif ne marche pas, mon diplôme sera important et me permettra d’avoir un travail intéressant.

Et selon toi, quels vont être les éléments qui te permettront d’être drafté ?

Comme je l’ai dit précédemment, il va être important de faire une bonne saison avec mon équipe, ce qui voudra dire qu’individuellement j’aurais également fait une bonne saison. Il faut également que les scouts nous observent et comme l‘équipe du Delaware est une bonne équipe, je sais que ces derniers viennent nous observer régulièrement. Et c’est important, car cela nous permet par la suite de nous faire inviter à des combines pour que les franchises nous connaissent mieux.

Par ailleurs, Thomas (ndlr. De Villardi) ainsi que l’équipe de FFUSA me donnent beaucoup de conseils et m’aident à faire les bons choix.

On te souhaite de te faire drafter l’année prochaine, et dans quelle équipe voudrais-tu jouer ?

Je n’ai pas vraiment d’équipe dans laquelle je voudrais absolument jouer. Même si porter le maillot des Los Angeles Galaxy ou des New-York Red Bulls fait rêver. Je sais que ce sont des grosses équipes et qu’elles ont dans leurs rangs de nombreux joueurs non américains et que dans ces conditions il me sera difficile de jouer.
Dans ces conditions, une équipe comme l’Impact de Montréal me conviendrait mieux.

Dans les vestiaires vous devez beaucoup en parler du fait d’être drafté et de devenir joueur professionnel ?

Oui nous en parlons mais pas tant que cela, puisque nous ne sommes pas si nombreux dans l’équipe à ne pas être américains. Et comme le soccer n’est pas un sport très populaire aux Etats-Unis, les joueurs locaux ne s’imaginent pas beaucoup devenir joueur professionnel. Ils voient le football comme un loisir dans le cadre de leurs études.
C’est donc principalement, nous les joueurs européens qui parlons beaucoup de la Draft, car c’est en grande partie pour cela que nous sommes venus jouer aux USA.

Et justement en vue de la Draft, depuis ton arrivée aux USA en 2014, as-tu l’impression d’avoir progressé dans ton niveau de jeu ?

Oui bien-sûr j’ai le sentiment d’avoir progressé, notamment sur plan physique. Je suis plus endurant et j’appréhende mieux les duels et les chocs.

Malgré l’éloignement, suis-tu le football européen et notamment la Ligue 1 et l’En Avant de Guingamp ?

Je suis toujours le football européen et la Ligue 1, j’essaie de me dégager du temps le samedi après- midi pour regarder les matches.

Ton rêve serait de revenir jouer au Roudourou (ndlr. stade de l’En Avant de Guingamp) en tant que joueur professionnel ?

C’est vrai que si j’en ai la possibilité ce serait un super truc. Même si mon objectif est avant tout de devenir un joueur professionnel aux Etats- Unis et engranger de l’expérience.

En tant que défenseur central gauche, quel est ton modèle ?

C’est Thiago Silva (ndlr. Défenseur central, capitaine du Paris Saint-Germain et de l’équipe nationale du Brésil), et même s’il est droitier et moi gaucher, je trouve que c’est un joueur phénoménal, qui est imposant physiquement et très intelligent dans ses déplacements et ses interventions.

Comment gardes-tu le contact avec tes proches malgré la distance ?

Il est assez facile de garder le contact malgré la distance avec les outils modernes, comme Facetime, les messages, etc…
Je rentre à la fin de la saison pour les fêtes de fin d’année. D’ailleurs, je repasse voir les gens de l’EAG, comme Coco Michel et mes copains qui vivent dans la région.

Par ailleurs, ma copine m’a rejoint pour cette dernière année et vit avec moi. Elle étudie dans une université voisine, donc c’est assez agréable de vivre cette expérience à deux et cela me fait du bien de l’avoir à mes côtés.

As-tu réfléchis à ce que tu pourrais faire si tu n’étais pas sélectionné lors de la prochaine Draft ?

Je ne me suis pas vraiment poser la question. Mais si cela devait arriver, je pense que je me donnerais 6 mois pour réfléchir à ce que je ferais, si je veux continuer le football.
Et si c’était le cas, je ferais des essais en France et en Europe. Et si je ne souhaitais pas continuer dans le football, je chercherais sans doute un travail en France et pour cela mon diplôme américain me sera sans doute très utile à obtenir un emploi dans le commerce international

Fiche Thibault Philippe

Poste : Défenseur central

Clubs successifs : En Avant de Guingamp ; Hens de l’Université du Delaware : 2014- 2017 : 38 Matchs – 4 buts

Palmarès : Titre champion de conférence NCAA 2016 avec les Hens du Delaware ; Titre champion de conférence NCAA 2014 (1ère fois du club) avec les Hens du Delaware

Distinctions : 2015 : All-CAA First Team and Tournament Team honoree ; 2014: All-CAA Rookie Team selection •

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Gambardella 2017 – Les quarts de finale en direct live

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Remportée par l’AS Monaco contre le RC Lens la saison dernière (3-0, Irvin Cardona et doublé de Kylian Mbappé), la Coupe Gambardella reprend ses droits ce week-end avec les les quarts de finale de la Coupe de Gambardella. Tous les matchs sont diffusés en direct par FFFTV.

Les affiches sont les suivantes :

Samedi 8 avril : Montpellier HSC – FC Metz (prise d’antenne 13h45)


Samedi 08/04/2017 à 13h45 – Montpellier HSC… par fff-tv-foot-amateur

Dimanche 9 avril : RC Lens – Paris SG (prise d’antenne 14h45)


Dimanche 09/04/2017 à 14h45 – RC Lens – Paris… par fff-tv-foot-amateur

Dimanche 9 avril : FC Nantes – Olympique de Marseille (prise d’antenne 14h45)


Dimanche 09/04/2017 à 14h45 – FC Nantes – O… par fff-tv-foot-amateur

Dimanche 9 avril : FC Lorient – AJ Auxerre (prise d’antenne 14h45)


Dimanche 02/04/2017 à 14h45 – FC Lorient – AJ… par fff-tv-foot-amateur

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Joé Kobo, une vie de footballeur

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En mars 2017, Joé Kobo fêtait ses 18 ans. Actuellement en formation au SM Caen, il est originaire de Bondy où il a rencontré son meilleur ami Kylian Mbappé. Egalement passé par l’INF Clairefontaine, le milieu de terrain d’origine congolaise nous raconte la vie d’un jeune footballeur en formation.

Les débuts à l’AS Bondy

Joé Kobo a débuté le football dans sa ville, Bondy. Son grand frère Kibéty, 10 ans de plus, lui a mis le pied à l’étrier. Le petit Joé aimait le suivre et taper dans le ballon autour des terrains de l’AS Bondy. Entré au club à l’âge de 5 ans, il va être fidèle au club de Seine-Saint-Denis durant près d’une décennie.

Je suis né à Paris mais j’ai grandi à Bondy. Quand j’ai pris ma première licence à l’AS Bondy c’était surtout pour m’amuser. Je suivais mon frère, qui était plus âgé que moi, on me mettait un maillot, un short et des crampons et j’allais taper dans le ballon. Initialement, le choix de l’AS Bondy était uniquement lié au fait qu’il s’agissait du club de ma ville. Mais en grandissant et en avançant dans les différentes catégories d’âge du club, j’ai pris conscience que Bondy est un club qui fait un excellent travail de pré-formation et qu’il a une belle réputation auprès des recruteurs de clubs professionnels

Il faut dire que la génération 1998/1999 de l’AS Bondy a de quoi faire tourner les têtes des observateurs. Outre Kylian Mbappé, Joé Kobo côtoie également Jonathan Ikoné (prêté à Montpellier par le PSG) et Metehan Guclu (PSG) sur les terrains bondynois. Sa dernière saison, il jouera quelques matchs en U17 en étant surclassé.

Joé Kobo et Kylian Mbappé à l’époque de l’AS Bondy

Mon grand frère compte énormément pour moi. C’est lui qui m’a donné l’envie de jouer au football et c’est lui qui m’accompagne depuis toujours. Il était entraîneur le matin et mon premier supporter l’après-midi. Durant toutes mes années à Bondy il me suivait et même après ma signature au SM Caen il était là pour moi. Il se déplace pour les matchs à Caen mais également quand nous jouons à l’extérieur. Il sait me conseiller, et je lui fais confiance.

Alors que de nombreux jeunes footballeurs ont parfois un « agent » avant même d’être repéré par un club professionnel, Joé Kobo revendique le fait de travailler « en famille » et sans intermédiaire. A ce jour, il ne voit pas l’intérêt de faire appel à un conseiller et préfère déléguer cette activité à son grand frère.

Je n’ai pas d’agent et je ne souhaite pas en avoir un. Je travaille très bien avec mon frère qui me suit dans tous les domaines et m’accompagne sur et en dehors du terrain.

Le passage à l’INF Clairefontaine

Même si l’INF Clairefontaine n’a plus forcément le prestige qu’il pouvait avoir il y a 10 ans, le concours d’entrée du plus célèbre des pôles espoirs de l’Hexagone reste prisé par la plupart des jeunes footballeurs franciliens.

Comme la quasi-intégralité des jeunes footballeurs, j’ai regardé la série « à la Clairefontaine » et en tant que footballeur, c’était un rêve pour moi d’intégrer l’INF. Je voyais que les pensionnaires s’entraînaient cinq fois par semaine, qu’ils touchaient le ballon tous les jours et dans de superbes conditions pour progresser. Pour moi, il était évident que je devais rejoindre l’INF Clairefontaine pour poursuivre mon évolution. Kylian Mbappé, qui est de la génération 1998 de l’INF, m’a également boosté. Il voulait que je vienne le chercher le vendredi soir et que je retourne à Clairefontaine le dimanche pour le raccompagner. Forcément, ça me motivait à passer les tests.

Joé Kobo, avec le maillot de l’INF Clairefontaine

Afin d’intégrer l’INF Clairefontaine et bénéficier de la formation des éducateurs diplômés du célèbre pôle espoirs, les étapes sont nombreuses. Plusieurs tours de sélections sont nécessaires pour départager les centaines de jeunes footballeurs franciliens qui rêve de marcher sur les traces de leurs glorieux ainés (Anelka, Henry, Saha, Gallas, Ben Arfa …).

Le processus de sélection commence dès le mois de septembre avec les inscriptions pour le concours d’entrée. En général, elles se font par l’intermédiaire des clubs amateurs où sont licenciés les jeunes. Plusieurs tours pour repérer les joueurs les plus aptes à intégrer l’INF Clairefontaine sont ensuite organisés. Les premières sessions ont lieu lors des vacances de février  et les tours finaux sont organisés durant les vacances d’avril. Le stage final qui se déroule sur 3 jours permet aux formateurs de faire un dernier écrémage. Le choix se base sur des aptitudes sportives mais également sur la personnalité du joueur et sa capacité à intégrer un collectif.

J’étais sur de mes qualités et c’est la raison pour laquelle j’ai souhaité intégrer l’INF. Mon objectif n’était pas de me jauger vis à vis de mes concurrents potentiels. Ne pas être sélectionné aurait été pour moi un échec. Je me suis donné toutes les chances pour convaincre les formateurs de me retenir. Je n’avais que 13 ans mais j’étais déjà compétiteur, et je n’ai jamais envisagé l’échec.

Malgré ces certitudes, Joé Kobo attend fébrilement les résultats du concours d’entrée à l’INF Clairefontaine.

C’était vers la mi-mai, et nous étions tous un peu stressés en attendant que la liste des candidats retenus soit dévoilée. J’ai d’ailleurs appris que j’étais retenu d’une façon assez particulière. J’ai une sœur jumelle avec qui j’ai une relation fusionnelle, qui ne faisait qu’actualiser le site de la FFF. Et d’un coup, elle a vu apparaître la liste des joueurs retenus. Elle est venue me réveiller brutalement pour m’annoncer « Joé, Joé, tu es sur la liste ». Comme elle a l’habitude de me faire des blagues, je ne voulais pas la croire, mais elle m’a montré la liste avec écrit « Joé Kobo, AS Bondy ». Forcément, ça a été une immense joie pour moi, mais également pour ma famille qui était fière que je passe cette étape qui allait me permettre de lancer ma carrière. Je m’en rappellerais toute ma vie.

A l’âge de 13 ans, Joé Kobo intègre donc l’INF Clairefontaine pour 2 saisons. Toute la semaine, il s’entraîne avec les formateurs fédéraux, mais le week-end il retourne à l’AS Bondy. C’est le double cursus mis en place dans le pôle espoirs.

Bondy a toujours appuyé mes démarches et a respecté mon choix de passer le concours d’entrée. Pour le club, c’est valorisant d’avoir des joueurs qui rejoignent l’INF Clairefontaine, tout en sachant que je revenais le week-end pour jouer avec le club. Au final, nous étions tous gagnants.

Notre quotidien à l’INF était assez simple. Nous nous levions vers 7h, petit déjeuner vers 7h30 et ensuite départ collectif en bus pour le collège Catherine de Vivonne de Rambouillet. Nous revenions à Clairefontaine vers 15h30 pour les entraînements. Après, nous avions des plages réservées pour les devoirs. Les journées étaient quasiment toutes sur ce modèle. Le vendredi soir nos familles venaient nous chercher pour le week-end et nous revenions ensuite à l’internat le dimanche soir après avoir disputé notre match en club.

Clairefontaine c’est aussi une grande famille. Il existe un vrai label INF. Les promotions se suivent et nos aînés sont nos modèles. Et quand nous passons en deuxième année, nous nous devons de perpétuer la tradition en aidant les nouvelles promotions. C’est un peu comme dans les universités américaines. Aujourd’hui encore, nous avons encore énormément de relations. Rien qu’ici à Caen, je suis arrivé avec quatre autres joueurs de la génération 1999. Et je suis toujours en contact avec mes autres collègues de promo et quelques formateurs.

Je ne sais pas de quoi sera fait mon avenir, mais personne ne pourra m’enlever mes 2 années à Clairefontaine. Tout le monde connaît la qualité de la formation dispensée dans ce pôle espoirs, et ça a été un véritable honneur pour moi d’avoir eu la chance d’intégrer l’INF.

Et puis au delà de la formation, c’était absolument génial de pouvoir observer l’Equipe de France A quand elle venait se préparer à Clairefontaine. Nous n’avions pas forcément l’occasion de leur parler, mais c’était déjà un énorme honneur de pouvoir assister à leurs entraînements. Nous étions tous émerveillés devant les Bleus.

« Je veux devenir footballeur professionnel ! »

Le choix du club formateur

Malgré la joie de rejoindre un centre de préformation aussi prestigieux que l’INF Clairefontaine, le plus dur commençait pour Joé Kobo. Alors que dans la série « à la Clairefontaine » les cycles duraient 3 ans, ils ne durent plus que 2 saisons depuis la génération 1995. Autant dire que le temps passe très vite, et que tous les jeunes ont leur choix de club formateur en tête.

On ne va pas se mentir. Les contacts avec les clubs professionnels interviennent souvent avant de rentrer à Clairefontaine. Sachant que l’AS Bondy a une excellente réputation et que de nombreux jeunes joueurs passés par le club intègrent des centres de formation, les observateurs et les recruteurs étaient souvent au bord des terrains. Comme j’étais performant, je savais que j’étais dans leurs petits papiers. David Lasry, du SM Caen me suivait depuis longtemps.

En entrant à Clairefontaine, Joé Kobo aurait pu s’engager avec un club professionnel en parallèle. C’est souvent le dilemme des jeunes footballeurs en préformation. Certains préfèrent s’engager rapidement avec des clubs pros afin d’être libéré du poids des échanges avec les recruteurs et des négociations, tandis que d’autres préfèrent prendre leur temps pour ne pas se tromper.

Je suis le dernier de la promotion 1999 à avoir signé avec un club professionnel. Il me restait un mois pour faire mon choix. Se précipiter pour signer rapidement avec un centre de formation est à double tranchant. Cela peut sans doute libérer d’un poids, mais aussi conduire à un certain relâchement dans les efforts et dans les attitudes puisque le joueur à la certitude de rejoindre un club au final. Il faut aussi dire que ce n’est pas parce qu’on signe rapidement avec un club pro qu’on est meilleur ou qu’on fera une plus belle carrière.

Avec ma famille, nous avons pris le temps d’étudier les différentes propositions. Le choix de rejoindre un centre de formation doit être un choix concerté et ne doit pas se limiter uniquement aux critères sportifs. Nous nous sommes également souciés de ma prise en charge en tant que jeune adolescent. C’est à dire sur le plan scolaire, mais également sur l’encadrement. Sans être caricatural, on quitte sa famille biologique pour rejoindre une nouvelle « famille » avec des coéquipiers, des éducateurs, des surveillants et toute une équipe administrative et médicale. Il ne faut donc pas se tromper sur le choix du club formateur quand on signe un contrat aspirant de 3 ans pour éviter de pleurer tous les soirs dans sa chambre et revenir « à la maison » six mois plus tard.

Pour une maman, accepter le choix de son fils de quitter le domicile familial est déjà difficile, alors il était indispensable qu’elle soit rassurée sur mon environnement. Le choix a été concerté avec ma mère, mais il est évident que si elle n’avait pas été pleinement convaincue par le projet proposé par le SM Caen je n’aurais jamais signé.

De mon côté, ça me faisait également un énorme pincement au cœur de savoir que j’allais être éloigné de ma famille, notamment de ma sœur jumelle que je considère vraiment comme ma moitié ! Après il faut également se dire que pour réussir il faut passer par ces étapes. Et si à la fin mon rêve de devenir footballeur professionnel se concrétise, je ne pourrai que me féliciter d’avoir effectué ces choix et fait ces sacrifices.

La signature de Joé Kobo au SM Caen, à l’âge de 14 ans et demi

Originaire de région parisienne, Joé Kobo fait le choix de s’engager avec le SM Caen. Le club normand a une réputation d’être un bon club formateur (Costil, Mendy, Gallas, Guerreiro, Bodmer, Rothen, Lemar, Niang …), d’être proche de Paris (250km, 3h de route) et surtout d’être un club familial.

J’avais déjà quitté ma famille à l’âge de 13 ans en intégrant Clairefontaine. J’étais interne la semaine, et je rentrais le week-end pour revenir chez moi et jouer avec l’AS Bondy. Le départ vers Caen était donc peut-être un peu moins difficile à vivre. Même aujourd’hui, mon frère essaye de se libérer quasiment tous les dimanches. Comme nous sommes dans une poule « parisienne », ma mère et ma sœur viennent me voir jouer quand nous affrontons des équipes franciliennes comme le Paris SG ou le Paris FC. Sinon, elles peuvent aussi venir me voir à Caen. Le club rembourse les frais de déplacements des familles. Mais de façon générale, nous nous voyons essentiellement pendant les vacances scolaires.

Je suis arrivé au SM Caen après 2 saisons à l’INF Clairefontaine et j’avais donc des certitudes sur mon niveau. Je me disais que j’allais m’imposer et jouer rapidement. Pourtant, en arrivant en Normandie, je suis tombé de haut. Je n’ai pas fait la préparation avec les U17 Nationaux et l’entraîneur m’a clairement expliqué que je n’entrais pas dans ses plans. De mon côté, je n’ai jamais perdu confiance en mes qualités même si j’avais tendance à me renfermer sur moi-même et bouder. Je savais que mon problème n’était pas mon niveau de footballeur mais plutôt mon investissement et ma capacité à reproduire les efforts. J’étais sûr de mes qualités, mais pas forcément de la qualité de mon travail. Je me suis remis en question, mais je n’ai jamais perdu confiance. J’ai effectué un gros travail sur moi-même, notamment grâce à l’aide de mon frère car je savais qu’il fallait que je cravache pour intégrer le groupe des U17 Nationaux et convaincre le coach de me faire confiance. Avec du recul, je sais que je n’avais pas fait ce qu’il fallait, surtout quand je me compare à mes coéquipiers de l’époque. Il faut donc être très fort mentalement et accepter de remonter la pente étape par étape en étant lucide sur ce qu’il nous manque. Cette période a été assez longue, puisque j’ai du attendre le mois de mars pour jouer mon premier match de championnat. Mais je n’en veux pas à l’entraîneur. C’était dur, mais je savais ce que je devais faire. Au final, je n’ai plus jamais quitté le groupe et même dans les moments difficiles, je n’ai jamais regretté mon choix de signer à Caen.

J’ai entamé ma deuxième saison avec beaucoup de confiance. Dès que j’étais sur le terrain j’étais performant, mais malheureusement j’ai été éloigné 3 mois pour une grosse entorse du genou et ensuite pour une fracture du poignet durant 1 mois et demi. Autant, dire que ma saison a été mitigée sportivement.

Après 2 saisons en U17 Nationaux, je savais qu’il me restait encore un an de contrat et que je devais faire mes preuves cette année pour ma première saison en U19 Nationaux. Au niveau du temps de jeu je suis assez satisfait car je suis titularisé régulièrement. Au delà des minutes, je suis aussi satisfait de ma progression personnelle, car je sens que j’arrive à passer des caps.

La vie au centre de formation

Après 2 ans à Clairefontaine, Joé Kobo a donc rejoint le centre de formation du SM Caen. L’occasion de nous faire découvrir son quotidien.

Le fait d’être passé par l’INF Clairefontaine m’a sans doute permis de mieux vivre l’arrivée à l’internat du centre de formation caennais. J’avais l’expérience de 2 années en centre, même si je rentrais le week-end, donc je savais à quoi m’attendre.

Au centre de formation de Caen, nous sommes 2 par chambre, que ce soit en U17 ou en U19. Personne n’a de chambre individuelle. En début de saison, les responsables du centre de formation se réunissent pour définir la répartition des joueurs et constituer des binômes. Pour ma première saison en U17, j’étais en chambre avec Allan Linguet. La deuxième année, j’ai eu 2 partenaires en raison des travaux au centre de formation. D’abord Toussaint Omari et ensuite Kévin Monzialo. Et cette année, je partage la chambre de Brice Tutu. On passe énormément de moments ensemble, et nous avons de supers rapports. Nous sommes dans la même situation, donc au delà d’être un ami, un coéquipier de chambre peut également devenir un confident. La vie au centre de formation passe forcément par ce genre d’échanges et de rapports humains.

Da façon générale, nous sommes souvent tous ensemble. Mais c’est pas pour autant que c’est une colonie de vacances. Il faut s’adapter mais l’équilibre entre les moments collectifs et le besoin d’être parfois seul n’est finalement pas trop difficile à trouver.

Élève en terminale au Lycée Sainte-Ursule, Joé n’est pas à Caen que pour le football. Il ne doit pas négliger les études, et le SM Caen met tout en oeuvre pour que ses pensionnaires puissent bénéficier d’une formation sportive tout en suivant une scolarité aménagée. Tous les joueurs caennais ne sont pas scolarisés au même endroit. Le SM Caen a des conventions avec 3 lycées.

Il n’y a pas de règles concernant l’heure du lever. La seule obligation est d’être au petit déjeuner entre 7h00 et 7h40. Ensuite, comme nous avons les cours à l’extérieur, nous prenons le bus pour rejoindre un des 3 établissements scolaires selon notre filière. En général, nous commençons les cours vers 8h15. Sur le coup de 9h50 nous quittons le lycée car un bus vient nous récupérer pour nous déposer directement sur les terrains d’entraînement. Ensuite, nous nous entraînons jusqu’à midi et nous filons directement au centre de formation pour le repas du midi. L’après-midi suit la même logique que la matinée. Un bus nous amène au lycée pour environ 2 heures de cours, et ensuite, rebelote, nous repartons à l’entrainement pour la deuxième de la journée. Il faut tout le temps jongler entre les cours et les entraînements. C’est parfois difficile que ce soit physiquement ou psychologiquement d’effectuer cette bascule entre le foot et le lycée. Au final, notre corps arrive à s’habituer pour éviter un effet de lassitude. Ce sont aussi ces étapes qui nous forgent en tant qu’homme.

Je pense qu’une bonne intégration pour un footballeur dans un lycée est essentiellement liée à l’image qu’il dégage. Moi, quand je me rends au lycée, j’y vais pour côtoyer des collègues, des amis, et pas pour qu’on me regarde en se disant que je suis un footballeur du SM Caen. Non, je suis Joé Kobo, lycéen. Je pense qu’il faut vraiment dissocier le sportif de l’homme. Ça va dans les deux sens. Au lycée on nous appelle « les footeux », mais non, quand j’arrive au lycée, je n’ai pas de crampons. De la même façon, il ne faut pas que nous, footballeurs, prenions les autres élèves de haut, sous prétexte que nous sommes au centre de formation de Caen. Pour moi, il ne faut éviter les rivalités entre les footballeurs et les autres. Je suis extrêmement fier de bien m’entendre avec les élèves de ma classe que je côtoie depuis la classe de seconde. Au lycée, j’ai rencontré deux personnes, Salma et Tom, avec qui je partage de nombreuses choses. Ils me permettent de sortir un peu du « tout foot » et justement d’avoir d’autres sujets de conversation. C’est très important pour l’équilibre d’une personne de ne pas être focalisé que sur un seul sujet.

L’avenir

Après 3 saisons au SM Caen, 2 en U17 Nationaux et l’actuelle en U19 Nationaux, Joé Kobo arrive au terme de son contrat aspirant, signé en 2014 à sa sortie de Clairefontaine. A l’heure actuelle, les dirigeants du club normand ne sont pas revenus vers lui.

Je reste serein et j’essaye de me concentrer sur le terrain. Je reste en attente d’un retour du club pour savoir s’il souhaite me proposer un nouveau contrat, mais il ne faut pas que je me focalise uniquement sur ça. On verra ce qu’il adviendra mais il est certain que mon objectif est de signer pro avec le SM Caen.

L’amitié avec Kylian Mbappé

Kylian Mbappé et Joé Kobo lors d’un essai avec le SM Caen

Il était impossible de conclure ce témoignage de Joé Kobo sans évoquer sa belle amitié avec Kylian Mbappé. D’un an son aîné, le monégasque est le meilleur ami de Joé. Ils se sont connus à Bondy et sont en contacts

Je connais Kylian depuis que nous sommes tout petits. Nous sommes tous les deux originaires de Bondy et même s’il est de la génération 1998 et moi de 1999, nous nous sommes souvent retrouvés sur les terrains. Nous étions licenciés à l’AS Bondy et il m’a poussé à passer le concours d’entrée de l’INF Clairefontaine comme lui. C’est mon meilleur ami, et je le considère comme mon frère. Nous sommes en relation quasi-permanente.

Au delà de notre amitié, je dois dire que je suis épaté par son éclosion. Je ne suis pas surpris par ce qu’il réalise parce que j’ai toujours su qu’il était au dessus du lot, mais c’est vrai que tout va très vite. Le voir titulaire avec les Bleus contre l’Espagne après seulement une saison professionnelle est impressionnant. Il est lucide et mature depuis toujours. Dans sa façon de communiquer, il est déjà très fort également. Il est aussi fort sur le terrain qu’en dehors. Pour moi, il fait du bien au football. Je suis persuadé qu’il ne va pas s’arrêter là.

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Enquête – Le football professionnel est-il audois ?

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À la lecture de ce titre, votre première réaction sera certainement de vous gratter la tête en vous demandant « Quel joueur audois joue ou a joué en première division ? » et vous répondrez certainement « Aucun ». Réaction normale au vu du peu de joueurs audois ayant goûté aux joies du monde professionnel et s’y étant fait un nom. Pourtant il y en a eu, dont le plus connu est certainement Ali Benarbia, narbonnais d’adoption, oranais d’origine, formé à l’OC Razimbaud et au FU Narbonne avant de partir pour Martigues. Et il y en a toujours, à l’image de Pierrick Fito, joueur professionnel depuis mai 2016 au Montpellier Hérault SC.

Toutefois, on peut se demander pourquoi si peu de joueurs du département de l’Aude ont percé depuis le début de l’ére professionnelle. Manque d’ambition et mauvaise gestion de la part du football local ou l’âme rugbystique de la région est-elle trop forte ? C’est ce que nous allons tenter de décrypter au travers de cet article.

La disparition du leader historique

Le premier problème, qui est peut-être d’ailleurs le principal problème du football audois, est qu’il n’a aucun leader. En effet, depuis la descente du FA Carcassonne Villalbe de CFA 2 en 2007 et le rapide passage dans cette même division du FU Narbonne entre 2011 et 2013, plus aucun club du département n’a évolué au niveau national. Certes, nous parlons ici de la catégorie Seniors, mais il en est de même pour les catégories jeunes où aucune équipe n’a connu le niveau national depuis le déclin de l’école de football du FACV.

Aujourd’hui, même si le FU Narbonne peut se targuer de voir ses équipes évoluer au plus haut niveau régional, il ne semble pas que celui-ci fasse rêver les jeunes footballeurs audois, ces derniers lui préférant habituellement son voisin biterrois de l’AS Béziers et/ou les sections sportives des départements limitrophes, alors qu’il n’en existe qu’une dans l’Aude, à Castelnaudary.

Mais pour qu’il y ait un leader, il faut également qu’il y ait un vivier et une ambition formatrice dite des « petits clubs ». Or, à l’heure actuelle, sans parler du manque de formation footballistique de la majorité des éducateurs, certains clubs préfèrent concentrer la majeure partie de leurs moyens humains et financiers sur la seule catégorie Seniors et leur équipe fanion, garante d’une certaine visibilité pour eux. Oubliant certainement que celle-ci se pérennisera sur le long terme en grande partie grâce à leur école de football et à la production de joueurs de talent.

Le projet club, qu’es aquò ?

On peut donc affirmer qu’il manque aux clubs audois une certaine notion de « projet club » et avec celle-ci la mise en place d’objectifs à court, moyen et long terme et la définition des moyens humains et financiers nécessaires à l’atteinte de ces derniers.

Ces deux « nerfs de la guerre » manquent cruellement au football du département de l’Aude qui, rappelons-le, était en 2015 le second département français avec le taux de pauvreté le plus élevé derrière la Seine-Saint-Denis. Cette donnée n’est pas à négliger, mais ce qui fédère, mobilise et attire les hommes et les financeurs reste avant tout un projet bien construit qui détermine où nous allons. Mais cette absence d’idées et d’objectifs fédérateurs est aussi liée parfois à un autre problème tout autant majeur.

En effet, les clubs sont généralement dirigés par une ou deux personnes et/ou reposent sur ces dernières. Parfois par choix, dans ce cas par désir de pouvoir « en s’accaparant les mérites » d’une certaine réussite, mais parfois par défaut et dans ce dernier cas, le montage d’un projet leur permettrait peut-être d’y remédier, au moins en partie.

Ce qui est certain, est que, quel que soit le cas de figure, c’est le club qui est perdant et voué à disparaître sur le long terme.

Un District à la recherche d’un second souffle

Mais il faut noter qu’il y a une véritable prise de conscience de cette problématique par la Fédération Française de Football avec la création du Certificat Fédéral de Football 4 qui regroupe les modules « Projet club » et « Projet associatif ». Ces deux modules permettent de sensibiliser les dirigeants souhaitant se former à la notion de construction et de gestion de projet.

Toutefois, depuis le départ à la retraite courant 2015 du Cadre Technique Départemental historique, Charles Montespan, le département de l’Aude se retrouvait à partager son CTD avec son voisin catalan et le seul Cédric Roque, Conseiller Départemental en Football d’Animation, pour gérer de façon permanente les formations, les détections/sélections ou encore la mise en place des compétitions pour les quelques 9 000 licenciés du département. Peut-être un peu trop pour un seul homme.

Fort heureusement, l’arrivée de Pierre Micheau pour le seconder permet aux deux hommes, avec l’appui de certains dirigeants du District, de donner un nouvel élan au football départemental. De plus, la récente création de la page Facebook du District de l’Aude permet à ce dernier de faire parler de ses actions et de démontrer son travail acharné pour le développement du football départemental.

Une communication difficile

Et elle est peut-être là l’une des grandes évolutions du District de l’Aude : l’ouverture au monde. En effet, souvent raillé pour être dirigé par une population issue du « troisième âge ne comprenant plus rien au football », la naissance du District sur les réseaux sociaux leur permet de créer une interaction avec leurs licenciés mais aussi une certaine proximité avec eux.

Ce qui peut paraître finalement banal est pourtant une évolution importante dans un département ou les journaux sont vampirisés, ou plutôt se laissent vampiriser, par le rugby à XIII ou à XV. En effet, peu de place est laissée au football dans les éditions quotidiennes de l’Indépendant ou de La Dépêche, et ce, quelle que soit la division. Il sera possible de lire des articles relatant les exploits des clubs de 3e Série de rugby à XV, l’équivalent de la troisième division district au football, ou encore des « treizistes », l’équivalent du futsal en termes de développement et de notoriété, mais il restera compliqué de voir plus de deux pages consacrées au football audois. En effet, mis à part la page Planète 11 dans La Dépêche financée par le District, ceci semble difficilement concevable.

Il était donc important que le District se dote d’un moyen de communication qui lui soit propre pour que l’on parle du football départemental et de ce qui est fait pour le développer.

Une évolution positive

Toutefois, même si le rugby dispose fréquemment de soutiens financiers privés ou institutionnels plus nombreux et plus importants que le football dans le département, se cacher derrière cette explication pour donner la raison de l’absence de club audois au niveau national serait une erreur. Les problèmes évoqués ci-dessus, tel que l’absence de projet fédérateur, sont les principales causes de cette absence.

Alors, même si le football audois reste cantonné depuis quatre saisons au niveau régional, il n’en oublie pas de former des jeunes joueurs et joueuses à l’image de Quentin Martin (FBBP) et Michel Espinosa (CF63) ou encore Laurence Savianna et Chloé Marty (MHSC et internationales jeunes) qui démontrent qu’il y a bien des footballeurs de talent dans l’Aude.

Enfin, même si on ne peut être que déçu du peu d’engouement des bénévoles pour la direction du football audois, comme le démontre la présence de l’unique liste sortante du Président Lacour lors des dernières élections de fin de saison dernière, l’image jusqu’ici plutôt négative que pouvaient avoir les clubs vis-à-vis du District tend à s’améliorer et ces deux entités travaillent de plus en plus souvent main dans la main et avec le même objectif : celui de démontrer que le football audois existe.

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Manneh, Jatta, Coulibaly, Jawara – Footballeurs migrants, destins croisés

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Chaque année, ils sont des milliers à tenter de quitter l’Afrique pour rejoindre l’Europe. Pour mettre un pied sur le Vieux Continent, considéré comme un eldorado, ces jeunes africains sont prêts à prendre des risques insensés. Embarqués sur des bateaux de fortune, souvent après avoir payé des sommes irréelles à des passeurs, ils rêvent de débarquer sur le littoral européen. Les plus chanceux auront cette chance. D’autres, périront dans les eaux bleus de la Méditerranée. Ils sont près de 4000 à avoir perdu la vie en mer !

Trois africains, les gambien Ousman Manneh et Bakary Jatta ainsi que le sénégalais Mamadou Coulibaly, ont été plus chanceux. Migrants clandestins ils sont désormais footballeurs professionnels. Fatim Jawara, elle, est décédée lors du naufrage de son embarcation.

Ousman Manneh, dans l’histoire de la Bundesliga

Né en mars 1997 à Ginak Kajata, Ousman Maneh est entré dans l’histoire du football gambien en devenant le premier joueur issu de ce petit pays africain à jouer et marquer en Bundesliga.

Située en Afrique de l’Ouest et enclavée par le Sénégal, la Gambie est le plus petit Etat d’Afrique avec une superficie totale de seulement 11 300 km². Avec une population qui n’atteint même pas les 2 millions d’habitants, la Gambie souffre depuis des années d’une instabilité politique qui pousse un grand nombre de jeunes à quitter le pays. Selon l’ONU, la Gambie occupe même la 5ème place des pays qui envoient le plus de migrants en Europe.

Parmi eux, Ousman Manneh qui a quitté la Gambie à l’âge de 17 ans. Désireux de quitter le régime dictatorial gambien, même s’il n’a jamais souhaité s’étendre sur les conditions de son départ, il embarque pour l’Europe. Après un long périple, il débarque en Allemagne, à Brême. Il obtient le statut de réfugié politique et loge dans un foyer pour migrants.

Mis à l’essai par le petit club de Blumenthaler SV, il cartonne avec les U18 et signe la bagatelle de 15 buts en 11 matchs. Il est remarqué par plusieurs recruteurs de clubs professionnels et va réaliser des essais à Sankt-Pauli, Hambourg, Schalke 04 ou encore Wolfsburg. Mais désireux de rester proche de sa terre d’accueil, il fait le choix de s’engager avec le Werder Brême. Il signe un contrat de 3 ans en mars 2015 et effectue ses débuts avec l’équipe réserve du club allemand en juillet de la même année. Dès son premier match avec l’équipe B du Werder, il trouve le chemin des filets.

Un an plus tard, le 21 septembre 2016, il effectue ses grands débuts en Bundesliga avec le Werder, profitant de la nomination d’Alexandre Nouri, son entraîneur des U23 à la tête de l’équipe première. Moins d’un mois plus tard, il marquera son premier but professionnel !

Bakery Jatta, de Banjul à Hambourg

Même s’il n’a pas encore eu l’occasion de fouler les pelouses de Bundesliga sous les couleurs du Hambourg SV, Bakery Jatta s’amuse avec la réserve du club allemand. Auteur de 11 buts en 16 matchs, il est le leader offensif du HSV.

Originaire de Banjul, Jatta a grandi seul et dans des conditions de vie très difficiles. Survivant en Gambie, il veut croire à un destin dorée en Europe, et il décide de rejoindre la Libye. Avec quelques économies, il arrive à convaincre des passeurs de l’accepter sur un bateau. Les conditions de traversées sont difficiles mais le jeune gambien s’accroche et débarque en Europe.

Arrivé en Italie, il continue sa montée vers le nord et s’arrête en Allemagne. Sans aucune ressource, il est accueilli dans un centre d’insertion pour jeunes en difficultés de Brême. Lothar Kannenberg, un ancien boxeur qui a fondé ce centre, le prend alors sous son aile, touché par son histoire et sa volonté de s’intégrer en Allemagne. Il parle de ses talents de footballeur au club de la ville, le Werder, qui autorise Jatta à effectuer plusieurs entraînements avec ses équipes de jeunes.

Footballeur talentueux, Bakery Jatta fait parler de lui dans le nord de l’Allemagne et le club d’Hambourg, également pensionnaire de Bundesliga, lui propose de signer son premier contrat professionnel. Seulement un an après avoir quitté la Gambie et traversé une partie de l’Afrique et la mer Méditerranée, il réalisait un rêve fou, auquel il n’a jamais cessé de croire. Avec un salaire mensuel de 10 000 €.

Mamadou Coulibaly, de Dakar à Pescara

Le 19 mars dernier, Zdenek Zeman, le célèbre entraîneur de Pescara lançait le jeune sénégalais Mamadou Coulibaly en Serie A à l’occasion d’un déplacement du club italien sur la pelouse de l’Atalanta Bergame. Entré en jeu en lieu et place de Valerio Verre, nul doute qu’il a pensé à son fabuleux destin en foulant la pelouse de Bergame.

Fils d’un professeur de Dakar, il n’a toujours pensé qu’au football, rêvant de devenir footballeur professionnel en Europe. Un jour, sans rien dire à personne, il embarque dans un bus pour rejoindre le Maroc. Son objectif est bien évidemment de traverser la Méditerranée. Arrivé dans le nord de l’Afrique, et sans argent, il arrive à convaincre un autre clandestin de l’aider à monter à bord du bateau. Après deux jours de traversée, il débarque en Italie.

Sans billet, il prend plusieurs trains et arrive en France, à Grenoble, chez sa tante. Mais celle ci n’a pas les moyens de la garder chez elle et il repart en Italie. Après quelques semaines à Roseto, il est repéré par un recruteur local qui l’envoie passer des tests à Pescara.

Mis à l’essai par l’actuel dernier de Serie A, il tape dans l’oeil des dirigeants italiens qui font le nécessaire pour lui permettre d’obtenir un titre de séjour. En novembre 2016, il signe finalement son premier contrat professionnel d’une durée de 3 ans. Depuis, il a débuté en Serie A avec le club italien et rêve de porter le maillot des Lions de la Teranga !

Fatim Jawara, morte en Méditerranée

Fatim Jawara était gambienne. Gardienne de but de talent, cette jeune femme avait participé à la Coupe du Monde U17 en Azerbaïdjan alors qu’elle n’avait que 15 ans ! Originaire de Serrekunda, dans la banlieue de Banjul, la capitale gambienne, elle évoluait sous les couleurs des Red Scorpions depuis 2009. Elle avait même eu l’occasion de porter le maillot de l’équipe nationale de Gambie en 2015 à l’occasion d’un match amical en Ecosse contre le Glasgow Girls FC. La jeune gardienne avait arrêté un pénalty à cette occasion.

Convoquée en septembre 2016 pour disputer un match amical au Sénégal contre l’équipe de Casa Sports, Fatim Jawara ne se présentera jamais au rendez-vous. Au mois d’octobre, elle est au Niger quand elle contacte sa sœur aînée pour lui indiquer qu’elle va tenter de trouver un bateau pour rejoindre l’Europe. Malgré les supplications de sa sœur qui lui demande de rentrer au pays, la jeune gambienne de 19 ans refuse de faire demi-tour. Elle est allée beaucoup trop loin pour faire demi-tour !

En octobre 2016, elle embarque sur un bateau de fortune afin de rejoindre la désormais célèbre île italienne de Lampedusa. Mais elle n’arrivera pas jusqu’en Italie. Au large de la Libye, l’embarcation surchargée de migrants, chavire et coule. Ils seront 240 à perdre la vie dans ce naufrage. Fatim ne jouera jamais en Europe …

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Portrait André Silva

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« Depuis qu’il a commencé à jouer pour la sélection, il a fait un boulot phénoménal. Pas seulement en raison des buts, mais pour le travail accompli. » Ces mots sont signés Cristiano Ronaldo, quadruple ballon d’or et sont destinés à André Silva,  son nouveau coéquipier en sélection portugaise, aujourd’hui courtisé par de très grands clubs européens. Le joueur de 21 ans a tout pour devenir l’arme offensive tant attendue par la Seleção das Quinas depuis la retraite de Pauleta. Retour sur une ascension linéaire.

Tout commence à l’âge de 7 ans pour le joueur du FC Porto. Alors qu’il n’était pas particulièrement prédestiné à la pratique du football, il a été poussé sur les terrains par son père. Son souhait ? Le voir se débarrasser d’une timidité grandissante. Pari réussi. Le football lui permet de s’exprimer et de se débarrasser de l’étiquette qu’on lui collait avec insistance, celle d’un enfant introverti. Il connait une enfance calme où il ne manqua de rien. Il s’essaya à la natation mais aussi au karaté, deux disciplines qui lui ont permis d’acquérir une force physique impressionnante, même s’il disposait déjà de qualités physique naturelles.

Arraché à 16 ans au S.C Salguero pour… 1000 euros !

Le natif de Gondomar effectue ses premiers pas au club du S.C Salguero jusqu’à ses 16 ans, âge auquel il est arraché par le FC Porto pour 1000 euros ! Silva fait dès lors, toutes ses gammes chez les Dragons mais aussi en sélections jeunes du Portugal : Des – de 16 ans aux espoirs, il marque à 20 reprises en 21 matchs de compétitions officielles. Des statistiques impressionnantes pour un joueur formé au poste de milieu offensif.

Après une demi-saison 2015-2016 au sein de l’équipe réserve du FC Porto, ponctué par 14 buts, l’attaquant à la tête d’ange est logiquement récompensé en étant convoqué en équipe première, notamment en Coupe du Portugal, où il inscrit deux buts face à Braga, notamment un magnifique ciseau qui le propulsa rapidement sur le devant de la scène. Depuis, André Silva s’est imposé comme l’attaquant numéro 1 dans l’esprit d’Espirito Santo, devançant Laurent Depoitre dans la hiérarchie.

Fernando Santos, sélectionneur de la Seleção portugaise, est impressionné par Silva, à tel point qu’il envisage de le sélectionner pour l’Euro 2016 en France. Ce n’est finalement que partie remise. Il connait sa première sélection au soir du 1er septembre 2016. Une vive émotion pour lui et sa famille. Depuis, il a porté 5 fois la tunique de la sélection nationale pour autant de buts. Il inscrit un triplé en 25 minutes lors de la victoire de la Seleção 6-0 aux îles Féroé, devenant ainsi le plus jeune joueur du Portugal à inscrire trois buts dans une rencontre.
Vif, très puissant, intelligent dans le jeu et efficace, il présente les qualités de l’attaquant moderne du 21 ème siècle, tant attendu par les supporters portugais. Ses coéquipiers le décrivent comme un travailleur acharné, avec un mental d’acier.

« Toute la palette de l’attaquant moderne »

Cette saison, Silva marche sur l’eau. L’attaquant à la clause libératoire de 60 millions d’euros a été titularisé à 39 reprises et comptabilise déjà 20 buts. Brillant en Ligue des Champions, il conduit son équipe jusqu’en 8ème de finale en inscrivant 5 buts, tour préliminaire et phase de poules confondus. Des performances qui ont conduit le FC Porto à le prolonger jusqu’en 2021.


Cependant, il connait une deuxième partie de saison plutôt délicate. La recrue hivernale Tiquinho Soares a pris une place prépondérante dans l’animation offensive des Dragões. Il a de ce fait, adapté son jeu en prenant un rôle d’attaquant de soutien, ce qui lui a permis de compléter sa palette d’attaquant moderne. Il décroche plus souvent, gagne plus de duels. André Silva continue de marquer, du pied droit, du pied gauche et de la tête. Ce serait réducteur de le désigner comme un renard des surfaces ou un mangeur d’espaces. Il est bien plus que ça.

Sa polyvalence a par conséquent, augmenté sa valeur marchande. Porto ne lâchera pas sa pépite pour moins de 60 millions d’Euros. L’OM, le PSG, Arsenal et Manchester United l’ont observé à maintes reprises et souhaitent accueillir dans leurs rangs l’international portugais. Cristiano Ronaldo, lui, aurait même conseillé au Real de Madrid de le recruter cet été pour pouvoir jouer avec lui la saison prochaine. Décidément, les Silva ont la côte au 21ème siècle, pour le plus grand plaisir des supporters de la Seleção !

Fiche André Miguel Valente da Silva

Date de naissance : 6 novembre 1995
Lieu de naissance : Gondomar
Pays : Portugal
Poste : Attaquant
Clubs successifs : SC Salgueiros, FC Porto

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Portrait de Ryan Sessegnon

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Annoncé en Angleterre comme un futur crack, Ryan Sessegnon est considéré comme l’un des meilleurs arrières gauches depuis un certain … Gareth Bale. Révélation de la saison 2016/17, l’adolescent va boucler sa première saison chez les pros avec déjà 24 apparitions au compteur. Une totale réussite pour lui et Fulham, avec qui Sessegnon est en passe de signer son premier contrat pro dans les prochaines semaines. Les dirigeants londoniens espèrent pouvoir compter sur leur phénomène encore quelques temps avant de le voir partir inéluctablement vers les sommets.

A jamais le premier 

Leeds, le 16 août 2016, 20H45, stade d’Elland Road, un jeune adolescent anglais est aligné pour la première fois dans le XI de Fulham. En débutant ce match, Ryan Sessegnon devient le deuxième plus jeune joueur à évoluer pour les couleurs des Lilywhites, plus ancien club professionnel londonien, à seulement 16 ans et 90 jours. Il devient également le premier joueur de Fulham né au XXI ème siècle à évoluer dans un match professionnel.

Seulement 4 jours après sa première titularisation record, Ryan Sessegnon débloque son compteur but à Craven Cottage en inscrivant son premier but avec les pros à la 44 ème minute, face à Cardiff City, à peine 3 minutes après avoir remplacé Aluko. Avec cette réalisation, il devient ainsi le premier joueur né au XXI ème siècle à scorer dans l’une des quatre ligues professionnelles du pays et de facto, le plus jeune buteur de la ligue à 16 ans et 94 jours.

Ryan débute son parcours footballistique, avec son frère jumeau Steven, en 2008, en rejoignant l’académie du club de l’ouest londonien. Considéré dès ses débuts comme un très grand espoir du Royaume, il est successivement surclassé au sein des différentes équipes qu’il fréquente aussi bien en club qu’en sélection. Ainsi, il est  aligné avec les U18 alors qu’il avait seulement … 14 ans. A 15 ans, il porte déjà le maillot blanc des … U17 de la Three Lions.

Éclosion à la vitesse grand V

Après une seule saison parmi les U18, et grâce à de bonnes performances (22 matches pour 6 buts), il est convoqué pour le stage de pré-saison avec l’équipe première. Slaviša Jokanović, impressionné par la précocité et les qualités du joueur, décide de l’incorporer au groupe professionnel pour la saison 2016/17.

D’abord, utilisé avec parcimonie en début de saison par son coach, soucieux de ne pas cramer sa jeune pousse, le coach serbe s’est résolu à le mettre plus souvent dans son XI tout en prenant le soin de lui faire alterner présence sur le terrain et passage sur le banc.

Il faut dire que Fulham ne montre pas le même visage avec ou sans son jeune latéral gauche. Le club londonien oriente plus facilement le jeu de son côté lorsque le joueur est aligné sur le terrain. Les Cottagers s’appuient sur son explosivité, sa capacité à enchaîner et à multiplier les courses. Lors de ses apparitions, il montre une grande capacité de centre, une bonne qualité de passe aussi bien courte que dans l’espace et un réel sang-froid à la finition.

Arrière latéral gauche de formation d’1M78 pour 71 kg, le jeune garçon qualifié de polyvalent par son club peut aussi bien jouer plus haut sur le terrain comme lors du match contre Newcastle. Ainsi à St James’ Park, il inscrit un superbe doublé dans une position plus offensive de milieu gauche, participant activement à la victoire surprise de son équipe (1-3). Ce dernier aurait même pu avoir la possibilité de réaliser un hat-trick mais c’était sans compter sur son coéquipier Tim Ream. L’américain a voulu tirer un pénalty accordé à son équipe, sans réussir à le convertir.

Avec des stats flatteuses en championnat (cinq buts en vingt quatre matches), le jeune homme est également impliqué dans les matches à élimination directe. Avec deux buts en trois matches de Cup, dont un face aux pensionnaires de Premier League : Hull City lors d’une victoire 4-1, Sessegnon s’est invité dans le top 5 des plus jeunes buteurs de cette compétition.

Un avenir radieux ?

Justement honoré par la prestigieuse Professional Footballers’ Association (PFA), en étant aligné dans l’équipe-type du Championship, Ryan Sessegnon doit s’engager très prochainement avec le Fulham FC en y signant son premier contrat professionnel en mai prochain, pour ses 17 ans. Une aubaine pour les Whites.

En effet, Sessegnon est vite devenue LA sensation de cette saison en Championship attirant, sur lui, les sunlights médiatiques ainsi que les top teams de la Premier League. Celui qui est considéré comme le futur Ashley Cole par Jamie Redknapp, ex-joueur de Liverpool et consultant pour Sky Sports, affole les radars de Man City, Arsenal, Tottenham ou encore de Liverpool.

Cependant, le jeune homme semble avoir la tête sur les épaules malgré son âge. Il sait très bien qu’un départ de Fulham pour un club plus huppé serait synonyme, pour lui, d’une « rétrogradation » avec les U23 de sa nouvelle formation. Une option peu réjouissante pour un jeune en plein développement et ayant gagné la confiance de son coach sur le terrain. Sessegnon devrait donc très certainement porter les couleurs de Fulham la saison prochaine en Championship ou en … Premier League. Fulham reste toujours en lice pour décrocher le dernier strapontin pour l’élite via les Play-Offs.

Fulham pourra bénéficier des services de son talentueux latéral, au moins, encore une saison avant de le voir probablement évoluer au plus haut niveau national. Et certainement international. Sélectionné avec les U16 et U17 de son pays, Sessegnon fait désormais parti de l’équipe U19 anglaise. Avant pourquoi pas d’être appelé par le sélectionneur britannique : Gareth Southgate.

Ryan Sessegnon, déjà entré dans l’Histoire du foot anglais grâce à ses records de précocité, semble destiné à une carrière remarquable. Auteur d’une saison dépassant toutes ses espérances, Ryan a toutes les cartes en main pour devenir l’un des meilleurs joueurs anglais des saisons à venir. Cela passe par un temps de jeu conséquent afin de ne pas nuire à son éclosion mais également, comme le déclare son entraineur, par les sacrifices nécessaires pour atteindre le top niveau mondial.

Avec l’accord de Ifrha StepoverDesigns pour l’image d’illustration.

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Transferts des mineurs : des partenariats originaux pour « bloquer » des joueurs

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Alors que la concurrence pour recruter des jeunes footballeurs talentueux est de plus en plus féroce, des clubs français ont été contactés par des clubs européens majeurs pour nouer des partenariats plutôt originaux.

Selon nos informations, des clubs français sont actuellement en pourparlers pour garder en couveuse des jeunes talents français de l’âge de 13 à 16 ans, avant de les promettre à des clubs étrangers.

Le formidable vivier français

Depuis 1995 et la révolution liée à l’arrêt Bosman, la France est devenue une terre d’accueil des observateurs des clubs étrangers désireux de recruter des jeunes mineurs talentueux. Tous les matchs des championnats nationaux U17 et U19, voire de certains championnats régionaux, sont observés par des yeux étrangers.

Lors de chaque période de mutation, des jeunes talents français s’exportent à l’étranger. Les raisons de ces nombreux départs sont liées à la qualité des footballeurs français, de la formation dispensée par les éducateurs français mais également à des réglementations qui paraissent parfois trop permissives.

L’esprit de la règle

Afin d’éviter les dérives, la FIFA encadre les transferts de joueurs à travers le « règlement du statut et du transfert des joueurs » dont les articles 19 et 19 bis sont consacrés à la protection des mineurs.

 

Alors que l’esprit de ce règlement est de protéger les mineurs, en évitant de les déraciner et de les éloigner de leur famille, de nombreux clubs professionnels, notamment étrangers, ont pris l’habitude de le contourner en utilisant la première des trois exceptions prévues par la FIFA : « si les parents du joueur s’installent dans le pays du nouveau club, pour des raisons étrangères au football. »

Ainsi, il n’est pas rare de voir des familles entières quitter leur pays pour accompagner leur fils. Cette pratique est souvent rendue possible par l’embauche des parents dans des entreprises qui sponsorisent le club professionnel. Lesquels jurent que leur déménagement à proximité du nouveau club de leur enfant n’est en aucun cas lié à un quelconque transfert.

Un recrutement précoce, pas forcément gage de réussite

Depuis quelques mois, nous observons une nouvelle tendance dans le recrutement des joueurs mineurs en Europe. Les clubs professionnels, qui se livrent une guerre sans merci pour recruter des talents toujours plus jeunes, se sont aperçus que cette pratique ne conduisait pas forcément aux résultats escomptés, et pire, pouvait avoir un impact négatif sur la politique sportive du club.

Bien consciente de l’utilisation détournée de son règlement, la FIFA n’a pas hésité à sanctionner très durement des clubs pour violation de l’article 19 consacré aux transferts des mineurs. Ces dernières années, le Real Madrid, le FC Barcelone ou encore l’Atletico Madrid ont été interdits de recrutement pendant plusieurs périodes de transferts. A titre d’exemple, la FIFA a indiqué que le FC Barcelone avait enfreint la règle à 10 reprises en 2009 et 2013.

Au delà de ces sanctions qui nuisent à l’ensemble des clubs, les réussites sportives ne sont pas au rendez-vous. Parmi la flopée de jeunes joueurs très talentueux, déracinés avant même la pré-adolescence, les réussites sont très peu nombreuses. La progression sportive étant étroitement liée à un environnement favorable, le recrutement très précoce de ces footballeurs mineurs, éloignés de leurs racines, amis, coéquipiers et éducateurs engendre un « déchet » très important pour les clubs, et un traumatisme pour ces jeunes adolescents en construction.

Des partenariats originaux pour « bloquer des joueurs »

Les clubs professionnels se retrouvent alors confronter à un dilemme. La recherche de la pépite est de plus en plus féroce, avec la nécessité de repérer des joueurs de plus en plus jeunes, mais la menace des sanctions de la FIFA ainsi que la difficulté de voir émerger des jeunes footballeurs recrutés trop jeunes poussent les clubs à trouver des moyens pour « bloquer » des mineurs tout en les laissant s’épanouir dans un contexte familial et sportif adapté.

Particulièrement inventifs pour essayer de composer, voire contourner les règlements internationaux mais également nationaux, des clubs étrangers cherchent à investir sur des jeunes talents français en concluant des accords sportifs avec des clubs français.

Ainsi, selon nos informations, des clubs anglais, allemands, italiens et autrichiens se sont récemment rapprochés de plusieurs clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 afin de nouer des partenariats qui peuvent apparaître comme originaux et cyniques. L’objectif annoncé est de conclure des accords visant à acter des droits de préemption sur des jeunes talents français.

En clair, il est proposé à certains clubs professionnels français de faire signer des accords de non sollicitation à des jeunes talents locaux dès l’âge de 13 ans, puis un contrat aspirant de 3 ans. Ces jeunes mineurs pourraient donc bénéficier d’une formation dans un club professionnel français avant de s’envoler pour l’étranger à l’âge de 16 ans, comme autorisé par la réglementation de la FIFA.

Si plusieurs clubs français ont repoussé ces avances d’un revers de main, refusant totalement d’entrer dans le jeu des négociations pour des transferts de mineurs, d’autres semblent trouver un intérêt à cette nouvelle pratique.

Il ne faut pas nier que pour certains clubs français, réputés pour la qualité de leur formation, mais dont l’équilibre économique dépend essentiellement de ses ventes, la perspective de conclure de tels partenariats peut-être une opportunité financière : les indemnités de formation prévues par la FIFA pour des futurs transferts, des pourcentages à la revente voire même des financements directs peuvent permettre d’équilibrer un budget.

Au delà de l’aspect financier, le rapprochement avec un club européen majeur peut également avoir un impact sportif sur le club français. Durant les trois ans de formation du jeune footballeur, les clubs étrangers auraient donc un droit de regard sur la formation dispensée dans le club français, avec des échanges techniques et méthodologiques afin de s’assurer de la bonne progression des mineurs repérés.

Si la démarche peut apparaître absolument cynique et au détriment des clubs français, il faut garder en tête que ces mêmes clubs professionnels français opèrent parfois de la même façon avec des clubs amateurs locaux.

Toujours selon nos informations, aucun partenariat formel n’a été contractualisé à l’heure actuelle. Mais plusieurs clubs sont actuellement dans une phase de négociation très avancée. Nul doute que la FIFA, la FFF et la LFP devront garder un œil très attentif sur ces pratiques.

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Portrait Baldé Keita (Lazio Rome)

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Quoi de mieux pour rentrer définitivement dans le cœur des tifosi romains, de la Lazio ou de la Roma, que de claquer un doublé et d’offrir la victoire aux siens dans un « Derby della Capitale ». Voilà la prouesse que vient de réussir le jeune attaquant sénégalais des « Biancocelesti » : Baldé Keita (22 ans). Actuellement dans une forme ascendante avec 5 buts en 2 matches, Keita participe activement à la bonne saison des hommes de Simone Inzaghi même si sa place de titulaire n’est pas encore définitivement acquise.

L’heure de gloire dans le Derby

Après avoir gagné ses galons de titulaire pour le Derby en inscrivant un magnifique et rapide hat-trick en 5 minutes chrono (le plus rapide hat-trick inscrit en Serie A depuis la saison 1974/75) face aux insulaires de Palerme la semaine auparavant, et bénéficiant de l’absence du buteur N°1 de la Lazio : Ciro Immobile, Baldé Keita est aligné en pointe par Simone Inzaghi.

Le jeune attaquant laziale livre alors une prestation XXL lors de ce 168ème derby opposant les deux frères ennemis du Capitole. Le sénégalais rentre ainsi dans l’Histoire des « Aigles » en devenant le premier joueur à signer un doublé dans un derby de Rome depuis … Roberto Mancini en novembre 1998.

Assez rapidement dans la partie, dès la 12ème minute, il ouvre le score. Bien lancé  sur le côté droit par le serbe Sergej Milinkovic-Savic, il repique dans l’axe, pénètre dans la surface de réparation, fixe la défense de la Roma avant de se jouer de Fazio grâce à une feinte de corps et un crochet puis de déclencher une frappe soudaine du gauche, au ras du sol, passant entre les jambes d’Emerson, qui ne laisse aucune chance à Szczesny.

Plus tard dans le match, à la 85ème minute, alors que la Roma essaie d’arracher le point du match nul, il parachève du droit (et de près) un contre mené par le bosnien Senad Lulic qui lui offre sur un plateau son second but de la journée et par conséquent, la victoire à la Lazio (1-3).

A la fin du match, Baldé Keita peut alors exulter devant la Curva Nord avec les tifosi laziali fêtant ainsi un précieux succès de prestige (le premier derby remporté par ces derniers depuis 2012) et très important pour la qualification directe pour l’Europa League.

Déjà auteur de 13 buts en 28 matches dont 17 titularisations, le Sénégalais réussit une saison remarquée malgré un statut incertain aux yeux d’Inzaghi qui effectue une rotation avec le brésilien Felipe Anderson.

Profil de Baldé Keita

Principalement utilisé sur l’aile gauche, le joueur d’1m84 pour 80 kg dispose de qualités naturelles de vitesse, d’une réelle aisance pour les dribbles, repiquant régulièrement dans l’axe pour se remettre sur son pied droit. Pourvoyeur régulier en passes décisives, il possède en outre un sens du but développé pour un joueur d’aile. Ainsi, il vient de montrer récemment des capacités méconnues du grand public à la pointe de l’attaque et il pourrait devenir une alternative supplémentaire pour le coach romain dans un futur très proche.

Si le fantasque ailier n’est toujours pas un titulaire indiscutable dans le XI des « Biancazzurri » aux yeux d’Inzaghi, c’est surtout parce qu’il a encore quelques lacunes à perfectionner dans son jeu.

En effet, comme beaucoup de dribbleur, il a tendance à trop porter le ballon pouvant nuire à certaines situations de contre-attaque. Il doit s’améliorer dans sa prise de décision dans les 30 derniers mètres et savoir quand il faut dribbler, et surtout quand il faut le lâcher. Il doit aussi améliorer sa couverture de balle face aux défenseurs et également travailler son replacement défensif, qui laisse parfois à désirer.

Son très (trop ?) fort tempérament lui a déjà joué des tours. Ainsi la liste des problèmes extra-sportifs (conflits avec Lulic, accident de voiture causant 3h de blocage sur une voie importante de la capitale …) semble atteindre considérablement la patience de ses dirigeants envers lui. Et pour ne rien arranger, le président Lotito n’entretient pas une entente cordiale avec son agent, Roberto Calenda. Cette tension pourrait être un obstacle pour un éventuel transfert. D’ailleurs, Lotito envisage sérieusement de faire aller Keita jusqu’au bout de son contrat. Un manque à gagner pour la Lazio car Keita est observé de façon assidue par le CF Valencia, sans parler des ténors de Série A (Milan, Inter, Napoli).

Par ailleurs, son jeune frère (16 ans) évolue actuellement avec la Primavera de la Sampdoria de Gênes.

Parcours de Baldé Keita

Né en Catalogne de parents sénégalais, et après un passage précoce par le petit club du CF Damm (situé à Barcelone), il intègre les sections de jeunes du prestigieux FC Barcelone. Tout se passe bien pour lui, il est considéré comme un des futurs grands espoirs du club jusqu’à ce qu’une anecdote ne vienne brouiller son avenir en « Blaugrana ». En effet, durant un déplacement au Qatar pour un tournoi de jeunes, Keita, alors âgé de 15 ans, fait une blague à son coéquipier de chambrée en y plaçant des glaçons dans son lit. Pas du goût de ses éducateurs, Keita est illico envoyé en prêt vers le club de Cornella, club satellite des Catalans.

Auteur de 47 buts en une seule saison, il régale. Mais il décide de ne pas continuer l’aventure en Catalogne attirant l’intérêt du Real Madrid et de Manchester United. Finalement, la Lazio l’enrôle pour la (modeste) somme de 300 000 €. Cependant, il doit patienter un an avant de revêtir le maillot laziale dans l’attente de l’obtention de sa naturalisation espagnole et de son passeport européen.

Champion d’Italie avec la Primavera en 2013, il fait ses débuts avec l’équipe première dès la saison suivante. Une réussite puisque Keita prend part à 35 matches, signe 6 buts et devient le plus jeune joueur de la Lazio à disputer un derby. Ayant encore l’âge pour figurer avec la Primavera, il remporte la Coupe d’Italie de la catégorie. La suite de sa carrière est assez inégale, à l’image du joueur : capable de fulgurance comme de gros passage à vide. Il s’installe dans l’effectif pro mais en ne réussissant jamais vraiment, jusqu’à cette saison, à figurer durablement dans le XI.

Finaliste malheureux de la Coupe d’Italie 2015 face à la Juventus, (2-1) Baldé Keita et la Lazio pourront essayer de prendre leur revanche face au même adversaire le 02 juin prochain.

International sénégalais (14 capes), il participe pour la première fois de sa jeune carrière à la CAN au Gabon lors de l’édition 2017. Une aventure terminée en quart aux tirs au but avec un goût d’inachevé face au futur vainqueur de la compétition.

Encore en phase d’apprentissage mais auteur de prestations convaincantes, d’un nombre de buts élevé (13 buts série en cours) Baldé Keita semble avoir trouvé la bonne carburation pour enfin s’imposer au plus haut niveau. Celui dont son ex-entraîneur (Vladimir Petkovic) disait « qu’il était un diamant brut à polir, un talent extraordinaire, un bon garçon qui devait garder les pieds sur terre mais dont l’avenir était entre ses mains » est un moment clé de sa carrière. Il doit enfin laisser s’exprimer tout son potentiel pour franchir un pallier décisif pour intégrer durablement le gratin européen. 

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Génération Foot : aux origines de Sadio Mané, Ismaila Sarr and co

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Liverpool vient de décerner son prix du meilleur joueur de l’année à Sadio Mané, arrivé des Saints l’été dernier. De l’autre côté de la Manche, le jeune Ismaïla Sarr a largement participé au maintien en Ligue 1 du FC Metz et se permet de marquer les esprits sur cette fin d’exercice. Outre le fait d’être tous les deux internationaux sénégalais et de connaître le FC Metz, Sadio Mané et Ismaïla Sarr ont avant tout été formés au même endroit : l’Académie Génération Foot.

Nous avons échangé avec Mady Touré, le président fondateur de cette académie sénégalaise.

Bonjour. Pourriez-vous nous présenter votre parcours ?

Je suis Mady Touré, président fondateur de l’Académie Génération Foot, crée en 2000. Je suis arrivé en France quand j’avais entre 15 et 16 ans. Je suis d’abord venu jouer au football et j’ai suivi une formation à Thonon-les-Bains. J’ai joué pendant une dizaine d’années mais une grave blessure m’a éloigné des terrains.

J’ai ensuite été brancardier à l’Hôpital Princesse Grâce à Monaco pendant une dizaine d’années. J’ai choisi de me tourner en 2000 vers la création de l’Académie Génération Foot.

Comment a germé l’idée de créer une académie de football ?

L’idée est venue simplement. J’ai été souvent sollicité par des joueurs africains délaissés, dans la nature, qui étaient à la recherche d’un club ou simplement d’un endroit où dormir. Quand la FIFA a choisi de protéger les joueurs mineurs (ndlr article 19), je me suis dit que c’était l’occasion de poursuivre mon rêve dans le football en créant une académie et c’est ce que j’ai fait en 2000. De 2000 à 2003, l’académie avait un partenariat avec l’AS Nancy Lorraine. Le partenariat avec le FC Metz a ensuite débuté en 2006.

Pourquoi avoir choisi le FC Metz ?

Avant le lancement de l’Académie, je travaillais avec beaucoup de clubs européens (en France et en Italie notamment) pour aider de jeunes talents à venir en Europe. Je connaissais alors beaucoup de jeunes joueurs de 14 ou 15 ans qui intéressaient les clubs. Lorsque le partenariat avec Nancy s’est terminé, le FC Metz s’est positionné. Avant même le partenariat, plusieurs jeunes avaient rejoint Metz et le club connaissait la qualité des joueurs que nous proposions. Le premier joueur de l’Académie Génération Foot à avoir rejoint le FC Metz était Sega N’Diaye qui a remporté la Coupe Gambardella (buteur en finale) et le championnat U18 en 2001. Francis De Taddeo (ndlr directeur de la formation messine à l’époque et actuellement directeur du centre de formation du SM Caen) m’a très bien accueilli et la collaboration est partie sur de bons rails. Jules François Bertrand Bocandé, joueur emblématique du football sénégalais était aussi à Metz. Quand on regarde l’histoire c’est aussi un club qui accueillait beaucoup de joueurs africains et cela a joué dans ma décision. J’ai ensuite tissé de très bons liens avec le club grâce à Joël Muller, Patrick Razurel (ndlr directeur général du FC Metz à l’époque) et Carlo Molinari (ndlr président du FC Metz jusqu’en 2009). C’est comme une famille. Je connaissais aussi la politique et les attentes du club. Aujourd’hui je sais que je ne me suis pas trompé et je suis très fier de travailler avec ce club.

Comment s’est passé le lancement de l’Académie ? Avez-vous pu être aidé dans votre projet ?

J’ai commencé avec une table et deux ballons. Je suis parti de rien et je me suis lancé dans un projet un peu fou. Peu de personnes croyaient en ce projet lors du lancement. J’avais ma feuille de route et mes objectifs à atteindre. Je voulais me jauger, savoir de quoi j’étais capable mais je voulais aussi apporter ma pierre à l’édifice et aider le Sénégal. Le fait de ne pas réussir en tant que joueur a été une source de motivation pour réussir en tant que dirigeant. Jusqu’à aujourd’hui, je n’ai bénéficié d’aucune aide. L’académie fonctionne avec le soutien du FC Metz et les indemnités de formation. Aujourd’hui deux joueurs pris par le FC Metz, permettent à tous les jeunes sur place d’être nourris, logés, scolarisés et formés.

Quel était votre objectif en lançant cette académie ?

Au départ l’objectif était de former des hommes. Je voulais instruire les joueurs pour qu’ils soient en mesure de faire face au football européen. Certains joueurs africains arrivaient en Europe sans l’instruction nécessaire pour lire un contrat par exemple. Je voulais donc leur donner les clés pour réussir. Avant la création de l’Académie, lorsque j’amenais des jeunes joueurs africains en Europe, on me disait toujours qu’il leur manquait quelque chose. J’ai donc créé l’Académie pour effacer les lacunes des joueurs et pour les mettre dans les meilleurs conditions pour réussir en Europe. Olivier Perrin (ndlr ancien formateur à Metz) est justement arrivé à Génération Foot pour apporter son savoir-faire et permettre aux joueurs de passer ce palier. Aujourd’hui, l’objectif est d’être parmi les meilleurs centres au monde et nous pouvons y arriver. Je souhaite changer les regards sur le football africain et je souhaite que le football mondial compte sur l’Afrique. Le but est de sortir le plus de joueurs africains et je souhaiterais que dans 10, 15 ou 20 ans, le Sénégal ou un autre pays africain remporte la Coupe du Monde. L’objectif que j’ai pour moi, je l’ai pour mon pays, pour mon continent.

Concernant le fonctionnement à proprement parler, à partir de quel âge les jeunes entrent à l’Académie ?

Nous avons une académie et une école de foot. Les jeunes rentrent à 5 ans à l’école de foot et les plus talentueux peuvent entrer à l’Académie à 12 ans pour une formation de 6 ans. En parallèle, les jeunes suivent un cursus scolaire. Nous détectons aussi des joueurs au Sénégal mais aussi dans toute l’Afrique où nous avons des antennes. Actuellement nous avons 120 jeunes de 12 à 25 ans qui sont logés et pris en charge gratuitement.

A quoi ressemble la journée-type d’un académicien ?

Ils sont en classe le matin avec un programme bien défini. Le modèle est exactement le même qu’en Europe. L’Académie ressemble vraiment à un centre de formation européen sauf que c’est en Afrique.

Sadio Mané et Ismaïla Sarr, notamment, ont un profil assez similaire.  Est-ce que l’académie forme en priorité un certain type de joueur ?

On ne forme pas un profil spécifique. Nous voulons former des hommes. Nous répondons aux demandes du FC Metz. S’ils souhaitent un défenseur, nous allons voir. C’est Olivier Perrin en fin de saison qui fait son choix pour voir qui va pouvoir rejoindre le FC Metz. C’est vraiment à la demande de notre partenaire. Aujourd’hui à titre personnel, je souhaite que l’Académie soit l’une des plus performantes au monde. Nous avons donc des exigences très importantes. A l’heure actuelle, nous sortons chaque année deux bons jeunes, ce qui n’est pas forcément le cas de tous les centres de formation européens. Nous disposons d’un panel extraordinaire de joueurs en Afrique et nous savons déjà que nous pourrons proposer des joueurs performants au FC Metz pour les dix ans à venir.

En dehors de l’aspect purement sportif, est-ce que vous diriez que l’Académie a aussi un rôle social au Sénégal ?

Génération Foot est une académie à but non lucratif. Avec l’indemnité de transfert des joueurs, nous avons engagé des travaux dans le village (ndlr depuis 2013, Génération Foot est implanté à une quarantaine de kilomètres de Dakar à Déni Birame Ndao). Nous avons électrifié le village, nous avons amené l’eau, nous avons rénové le poste de santé pour que les villageois puissent se faire soigner convenablement. Nous avons aussi participé à la réfection des mosquées et équipé la morgue. Nous participons au développement du village avec aussi l’ouverture d’une école en octobre (ndlr 80% du personnel de l’Académie sont des habitants du village). Dans les établissements scolaires, nous apportons aussi notre modeste contribution. Génération Foot tente d’apporter sa pierre à l’édifice de son pays.

Que deviennent les joueurs qui ne percent pas dans le monde professionnel ?

Certains académiciens n’ont, en effet, pas la chance de réussir. Ce n’est pas le cas de tout le monde mais nous organisons par exemple des formations pour que certains puissent revenir travailler au sein de l’Académie en tant que formateur. Nous étudions la possibilité d’une école technique pour une formation.

Comment expliquez-vous que les joueurs qui sortent de Génération Foot soient prêts de plus en plus tôt ?

Le problème des jeunes africains qui arrivaient en Europe c’est qu’ils n’avaient pas tous les éléments pour appréhender au mieux le football européen. Ils ne savaient pas comment fonctionnait le haut niveau en Europe. Aujourd’hui, les joueurs que nous formons ont tout sur place, comme en Europe. Ils savent qu’ils doivent aller à l’infirmerie par exemple. Nous leur donnons les bonnes habitudes pour réussir en Europe. Je vais vous donner un exemple tout simple. Beaucoup de joueurs africains étaient surpris par les terrains en arrivant en Europe. Ils ne savaient pas forcément appréhender les pelouses au niveau des appuis, des prises de balle. Ce sont des détails importants. A Génération Foot, nous avons des terrains de très bonne qualité. Ils sont arrosés donc les joueurs peuvent par exemple s’habituer à des ballons qui fusent et aux contacts. Tous ces éléments permettent aux jeunes d’évoluer dans des conditions similaires à l’Europe ce qui explique que l’adaptation soit très rapide. Actuellement, Olivier Perrin, manager général, fait un excellent travail avec Abdoulaye Sarr (ndlr adjoint en 2002 lors du quart de finale de Coupe du Monde du Sénégal), le directeur technique et Abdou Salam Lam. Nous avons un très bon staff. L’adjoint d’Olivier est un ancien joueur de l’Académie qui n’a pas pu aller en Europe et qui a suivi une formation d’entraîneur. Aujourd’hui, un joueur comme Ismaïla Sarr a quitté Génération Foot alors en deuxième division sénégalaise et s’est fait une place à Metz en Ligue 1. Cela permet de voir la qualité de la formation proposée ici. Nous organisons aussi des tournées en Europe quand nous en avons la possibilité. Cela nous permet de jauger nos jeunes. Nous avons des moyens très limités par rapport aux clubs européens mais nous arrivons à être très performant au niveau de la formation.

Vous n’êtes donc pas surpris des performances d’Ismaila Sarr j’imagine ?

Pas du tout. Nous connaissions les qualités d’Ismaila Sarr et Olivier Perrin et moi-même ne sommes pas du tout surpris par son adaptation. En l’envoyant à Metz, nous savions qu’il était tout à fait prêt. Ibrahima Niane arrivera cet été à Metz et s’il n’a pas de pépin physique nous savons qu’il suivra la même trajectoire qu’Ismaïla. Aujourd’hui, les joueurs qui sortent de Génération Foot sont parfaitement formés physiquement, tactiquement et mentalement. Ismaïla Sarr a apporté sa touche au FC Metz. Il est toujours en progression et doit continuer sa formation. On ne va pas se cacher, on est tous contents. Il a d’énormes qualités et je pense qu’il peut même montrer encore plus, être plus attentif, plus décisif.

Depuis 10-15 ans, beaucoup d’académies ont vu le jour en Afrique et notamment à Dakar. Quel rapport entretenez vous avec la concurrence ?

Aujourd’hui, il y a 3 académies structurés : Diambars, Dakar Sacré Coeur et Génération Foot. Autour, il y a des écoles de foot avec lesquelles nous travaillons. Beaucoup de centres vont ouvrir mais j’adore la concurrence. Je souhaite que les centres poussent de tout côté. Aujourd’hui, nous avons une avance mais la concurrence va nous permettre de nous remettre sans cesse en question et de continuer à travailler pour garder et même augmenter notre niveau de performance. Il faut sans cesse, tous les ans ou tous les deux ans sortir un ou deux phénomènes pour le FC Metz. Tant que nous continuerons sur cette voie, nous pourrons devenir incontournable dans le monde.

Quelle est la place des anciens joueurs de Génération Foot dans l’Académie ?

Tous les joueurs qui ont leur nom sur les trèfles (ndlr bâtiments de logement) ont aidé l’Académie. Chaque année, lors des vacances et s’ils ont le temps disponible, les anciens académiciens reviennent. Ce sont tous mes enfants.

Pour les académiciens, le fait de voir les joueurs qui ont réussi est très motivant. Ils veulent suivre le même chemin que Sadio Mané ou Ismaïla Sarr. Le nom de l’académie vient justement de tout cela. Les générations se suivent dans l’académie et il y a une sorte d’héritage. Quand les anciens académiciens viennent, ils sont là pour servir d’exemple et aussi pour dire que ce n’est pas facile et qu’il faut s’accrocher. Aujourd’hui, nous avons dépassé la barre de la centaine de joueurs qui sont arrivés en Europe. Je suis fier de tous les joueurs passés par Génération Foot et je suis heureux de les voir réussir par le foot.

En dehors de la formation à proprement parler, vous avez aussi une équipe qui évolue en première division sénégalaise. Vous pouvez nous en dire quelques mots ?

Nous avons, en effet, le centre de formation et une équipe professionnelle. Nous sommes actuellement premier du championnat alors que nous venons de monter. En 2015, nous avons gagné la coupe du Sénégal alors qu’on évoluait en 3e division sénégalaise. L’objectif cette année, juste après la montée, était de jouer le maintien. Si dans 2 ou 3 journées, nous sommes champions, cela voudra dire le travail fait depuis 17 ans a porté ses fruits. Depuis l’inauguration du centre à Déni Birame Ndao en 2013 (ndlr sur 20 hectares se trouvent notamment un bloc sportif, un bloc hébergement, une infirmerie, un stade de complétion conforme aux normes de la FIFA et deux terrains d’entraînement gazonnés), le club a connu une grosse progression. Quand on a de bons joueurs, forcément on a de bons résultats donc ce n’est pas vraiment une surprise. Notre outil de travail nous permet d’avoir une équipe compétitive et d’orienter des joueurs vers le FC Metz. Nous avons déjà joué une coupe continentale après la victoire en coupe en 2015 et si nous remportons le championnat nous pourrons à nouveau représenter le Sénégal sur le continent africain. Nous n’allons pas tout anticiper mais c’est une possibilité.

Par définition, vos meilleurs joueurs sont amenés à partir à court ou moyen terme. Comment ce paramètre est pris en compte dans l’équipe professionnelle ?

C’est un paramètre très important mais nous devons honorer notre convention. L’objectif principal est d’envoyer nos meilleurs joueurs vers le FC Metz. Après je fais absolument confiance au staff. Je sais qu’il peuvent me surprendre et ils continuent de le faire. C’est le staff qui a décidé d’envoyer deux joueurs cette année mais je sais que d’autres vont se révéler l’année prochaine. Cet été, Ibrahima Niane (ndlr 1999, qui joue actuellement la coupe du monde U20 avec le Sénégal en Corée du Sud) et Ablie Jallow, international gambien, rejoindront le FC Metz. Si Ismaïla Sarr, Ibrahima Niane et Ablie Jallow sont associés à Metz, je vous jure que l’équipe sera très joueuse et qu’il y aura du spectacle.

Vous pensez qu’Ibrahima Niane et Ablie Jallow pourront intégrer l’équipe première du FC Metz dès la saison prochaine, comme l’a fait Ismaïla Sarr cette année ?

Je n’ai absolument aucun doute là-dessus. Après, tout va très vite dans le football. Je pense que s’ils ne sont pas blessés et s’ils réussissent à avoir la confiance de l’entraîneur, ils suivront le même chemin qu’Ismaïla.

Pour finir, pourriez-vous nous dire quel regard vous portez sur les performances de l’équipe nationale sénégalaise ?

Les performances des équipes de jeunes sont très bonnes et il y a vraiment une marge de progression énorme. Le seul hic, c’est l’équipe A qui a échoué en quart de finale de la dernière Coupe d’Afrique des Nations. Il faut aussi nuancer cela car si l’on regarde les dix dernières années, être en quart de finale c’est déjà une belle performance. Le coach (ndlr Aliou Cissé le capitaine des Lions de la Téranga en 2002) était forcement très déçu car il souhaitait au moins accéder aux demi-finales. Aujourd’hui avec les centres qui se multiplient, le travail va finir par payer mais il faut être patient. Je reste persuadé qu’avec la dynamique actuelle, le Sénégal pourrait gagner une coupe du monde dans les années à venir. Il faut continuer à travailler et il faut aussi que la fédération continue d’évoluer, que les coachs continuent de se former. Il faut que tout le monde se mette au diapason et je suis sûr que nous serons capables d’apporter la coupe continentale que le pays attend (ndlr le Sénégal a été finaliste de la CAN en 2002 et s’était incliné aux tirs au but contre le Cameroun). Nous avons toujours eu un effectif de qualité mais il a toujours manqué un petit quelque chose. Il faudra trouver le juste équilibre. Le déclic viendra d’une victoire lors de CAN. Ensuite, le football sénégalais sera sans doute lancé pour plusieurs années.

Quelques joueurs passés par Génération Foot : Babacar Guèye, Sadio Mané, Ibrahima Guèye, Fallou Diagne, Dino Djiba, Papiss Demba Cissé, Diafra Sakho, Ismaïla Sarr…

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Danone Nations Cup 2017 – Entretien avec Rayan Allot, entraineur des U12 du Stade Brestois

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Les jeunes brestois prennent leurs aises à la Piverdière. Après leur victoire en 2016, lors de cette même étape rennaise de la Danone Nations Cup, les rouge et blanc ont récidivé cette année et se qualifient donc une nouvelle fois pour la finale nationale qui aura lieu le 11 juin prochain au Haillan, le centre d’entraînement des Girondins de Bordeaux. Si l’effectif a changé, Rayan Allot est toujours à la tête de l’équipe. Nous avons échangé avec lui, peu avant la finale.

Bonjour Rayan. Peux-tu revenir sur votre parcours en avril dernier lors de l’étape à la Piverdière ?

« La formule a changé par rapport à l’année dernière où il y avait des matchs tirés au sort puis quart, demi et finale. Cette année, il y avait 8 matchs tirés au sort à l’avance donc on connaissait déjà nos adversaires. Sans vouloir leur manquer de respect, nous nous sommes dit après le tirage, qu’il y avait peut être quelque chose à faire. Nous nous sommes pris au jeu rapidement, nous n’avons pas fait de faux pas et nous avons été régulier. Petit à petit, nous avons vu les échecs des autres clubs qui pouvaient être favoris et de notre côté, nous avons fait un sans faute. C’est donc logiquement que nous avons remporté l’étape. C’est malgré tout une grosse déception de ne pas avoir pu rencontrer des équipes de très haut niveau. L’année dernière nous avions rencontré Guingamp, Angers et Nantes par exemple. Cette année, nous avons gagné nos huit matchs mais nous n’avons pas eu de grosse confrontation. Vannes a terminé 2e et a fait un très beau parcours. Ils perdent leur premier match et gagnent ensuite tous leurs matchs dont certains avec bonus. Ils battent notamment Guingamp et se qualifient au dernier match en profitant du match nul de Rennes contre Orléans. »

Parmi les qualifiés, il y a plus de clubs amateurs que l’année dernière. Est-ce que la nouvelle formule favorise cela ?

« Avec la nouvelle formule, il y a deux équipes de plus mais le plateau est peut être moins impressionnant. Certaines équipes de clubs amateurs peuvent être de très bonnes surprises. Le temps de jeu est très réduit donc tout le monde peut rivaliser avec tout le monde. Il y a forcément la réussite qui rentre en jeu et l’efficacité dans la rencontre. Dans une compétition à élimination directe, comme c’était le cas l’année dernière, c’est souvent la meilleure équipe qui gagne. »

Peux-tu nous décrire ton effectif par rapport à l’année dernière ?

« L’an dernier, j’avais une équipe mature, très bien organisée et qui défendait très bien. Cette année j’ai une équipe avec un style différent. Nous avons beaucoup de joueurs offensifs avec des qualités de vitesse, de percussion et de dribble. Le danger peut venir de partout alors que l’année dernière c’était plus un jeu de possession. L’an dernier j’avais un groupe bien organisé où il n’y avait pas forcément de forte individualité. Au final, lorsque l’adversaire met une grosse pression, comme c’était le cas sur certains matchs l’année dernière à Lille, c’est difficile de placer son jeu sur un temps de jeu court. Malgré tout, la finale nationale l’année dernière a été très enrichissante. »

Justement, que gardez-vous de la précédente édition ?

« Je pense que c’était l’un de leur plus beau souvenir. Ils en parlent tout le temps et notamment aux générations suivantes. Ils ont toujours les tenues, les maillots, les survêtements. Tout cela restera gravé. Cet événement leur a permis de gagner en maturité et de voir que quand on se déplace sur une compétition comme celle-ci, il faut avoir un état d’esprit de groupe irréprochable. Je pense qu’ils ont beaucoup appris de cette finale. Sur l’année U13, on l’a vu car ils ont eu de supers résultats. Ils sont notamment allés en finale de plusieurs tournois internationaux. Pour nous, à Brest, chaque événement, chaque tournoi, participe aux progrès de l’enfant dans le groupe et dans le jeu. Au delà des souvenirs, l’opposition et le rythme lors de la Danone permettent forcément aux enfants de progresser. Lors de nos neuf matchs l’année dernière, il y avait de la qualité technique et de la densité. Le seul bémol est peut-être le temps de jeu qui fait que ce sont souvent les équipes très athlétiques qui s’imposent. »

Comment le déplacement est organisé ?

« Nous partons de Brest avec le car des joueurs professionnels. Nous avons ouvert le car aux familles pour pouvoir partager le moment ensemble. Pour les 3⁄4 du groupe, ce sera le dernier tournoi de la saison, et cela va ponctuer une belle aventure d’une année. »

Quels sont vos objectifs pour la finale ?

« Pour moi, gagner sans avoir un contenu intéressant c’est frustrant. On va essayer de jouer la compétition à fond. Avec l’expérience de l’année dernière et la qualité du groupe, je pense que c’est possible d’aller loin. J’évite de parler aux enfants de la possibilité de jouer la finale à New York et nous n’avons pas préparé le tournoi de manière plus particulière que les autres. Nous avons fait une séance très ludique cette semaine. La motivation est là. Personnellement, je vois plusieurs favoris pour cette finale : Toulouse, Bordeaux et Joinville. C’est magnifique pour les enfants de découvrir le Haillan. »

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